Wikimédia Commons/JAMES NILAND

Il est tout à fait naturel de se poser des questions quand on sait que les chauves-souris ont été à l’origine de virus dévastateurs ayant ravagé plusieurs pays ces dernières années.

On pense notamment au SRAS, au MERS, à Ebola, et peut-être même au 2019-nCoV. Coïncidence ? Rien n’est moins sûr ! 

Si l’on en croit les données, cet animal serait le réservoir parfait des virus les plus mortels, mais nous avons longtemps ignoré pourquoi et comment.

Des virus intrigants

Grâce à une récente étude de l’Université de Berkeley, il a été démontré que certains chiroptères possèdent des systèmes immunitaires capables de se stopper les affections en les bloquant en dehors des cellules. 

Cela les encourage à se reproduire plus rapidement que leur nouvel hôte dont les défenses n’ont pas eu le temps de réagir, entraînant à fortiori une augmentation du taux de mortalité.

Selon Cara Brook, première auteure du rapport, cette créature pourrait, de surcroît, allier deux types de réponses : antivirale et anti-inflammatoire, tout en les maintenant en équilibre. Stratégie que le système immunitaire humain ne saurait malheureusement supporter.

Par ailleurs, il semblerait que la perte d’habitat soit étroitement liée à la propagation de virus de chauve-souris à d’autres êtres vivants. En effet, le stress provoqué par ce phénomène agirait comme un stimulant qui les aiderait à répandre plus de virus dans leur urine, leur salive et leurs excréments.

Le Professeur de biologie intégrative à Berkeley Mike Boots et ses collègues pensent que les scientifiques américains et chinois devraient collaborer de façon à concentrer leurs efforts sur l’écologie des maladies et les infections émergentes.

Une longévité et une tolérance virale à toute épreuve

Ce qui a sans doute échappé à certains, c’est qu’en vol, le mammifère élève son taux métabolique à un niveau doublement supérieur à celui des rongeurs de taille similaire pendant leur course.

Il aurait même développé des mécanismes physiologiques pour éponger efficacement les molécules destructrices engendrées par une telle activité. Ceci explique sa durée de vie unique pouvant atteindre les 40 ans, dépassant de loin celle des rongeurs qui n’est que de 2 ans.

Des expériences menées par Brook ont révélé qu’un système d’interféron robuste offre aux affections la chance de persister dans le corps contaminé, ce qui n’est pas le cas chez l’Homme.

virus chauve souris
Waldemar Brandt / Unsplash

Aujourd’hui, les chercheurs sont certains que de nombreuses pathologies virulentes sont transmises aux humains par l’intermédiaire d’un animal. Ainsi, nous pouvons citer la civette des palmiers d’Asie qui aurait propagé le SRAS, aux chameaux qui seraient à l’origine du MERS, ou encore à Ebola qui proviendrait des gorilles et des chimpanzés. 

Il paraît clair que tout cela n’est pas dû au hasard. Néanmoins, ce qu’il faut comprendre à l’heure actuelle, c’est que la trajectoire d’une infection peut grandement aider à en prédire l’émergence, et donc, la prolifération. C’est, bien entendu, la seule manière d’en venir à bout.


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