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Depuis que le premier humain s’est posé sur la Lune, la NASA n’a jamais songé à évaluer le niveau des rayons cosmiques quotidiens pour déterminer avec exactitude la durée d’un séjour sans risque sur la surface lunaire. L’Agence s’était certainement fiée aux anciennes expéditions Apollo, pourtant, cela pourrait être bien plus dangereux qu’on le pensait. Et les missions prévues pour la prochaine décennie ne sont peut-être pas vraiment sures pour les astronautes, sur le long terme.

En effet, selon une étude dirigée l’an dernier par une équipe sino-allemande et publiée, vendredi, dans la revue Science Advances, l’équipage ne peut pas rester sur la Lune plus de deux mois. Les résultats obtenus grâce à l’atterrisseur chinois Chang’E 4 ont révélé que les radiations étaient deux ou trois fois plus importants que sur la Station spatiale internationale.

Par conséquent, le co-auteur Robert Wimmer-Schweingruber, astrophysicien à l’Université de Kiel, estime qu’on ne doit pas y être exposé plus de 60 jours, en comptant une semaine pour l’aller et une autre pour le retour. Par ailleurs, les scientifiques expliquent que ces rayonnements spatiaux peuvent être d’origine galactique, solaire, comme elle peut provenir de neutrons ou des interactions entre le rayonnement spatial et le sol lunaire.

Wolf Craft

Pour les mesurer, on utilise le sievert unitaire qui permet d’annoncer le taux d’absorption par le corps de l’individu. Les chercheurs ont comparé l’exposition aux radiations sur la Lune à celle de l’équipage de l’ISS, en 24 heures, et ils ont établi que dans la première situation, elle était de 1369 microsieverts, soit doublement plus intense que ce à quoi sont soumis les agents de l’ISS.

Bien entendu, cette dernière étant protégée par la magnétosphère (bulle magnétique protectrice de la Terre), la plupart des rayons de l’espace sont alors renvoyés. Cela explique pourquoi ces rayonnements sont si faibles sur notre planète (200 fois moins forts que sur la Lune), et s’élèvent au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude.

En ce qui concerne la mission Artemis qui sera lancée en 2024, Wimmer-Schweingruber recommande de prendre les mesures nécessaires pour la sécurité du personnel qui sera amené à vivre assez longtemps à la surface. Pour cela, leurs habitats devront être recouverts d’une couche assez épaisse de sol lunaire (l’équivalent de 80 centimètres), a-t-il déclaré.

Les spationautes sont confrontés aux conditions les plus extrêmes dans le cadre de leur travail, mais ils restent motivés par l’amour de la science et le goût de l’aventure. Ils sont en guerre, et comptent bien la remporter !


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