L’humanité fut marquée par le massacre causé par la bombe atomique que les États-Unis ont lancé sur les deux villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki, causant la perte de 200 000 personnes.
Malgré ce chiffre effrayant, la bombe nucléaire n’est pas considérée comme l’arme la plus meurtrière du 20ème siècle, mais plutôt le fusil d’assaut Kalachnikov, communément appelé AK-47, qui a mis fin à la vie de millions de personnes.
Depuis sa création, secrètement, pour l’armée soviétique, cette arme s’est répandue à travers le monde.
En effet, environ 100 millions d’AK-47 et leurs variantes ont été produits à ce jour et en 2012, des civils américains ont acheté autant d’AK-47 que la police et l’armée russes.
Kalachnikov, l’inventeur
Né le 10 novembre 1919, le Russe Mikhaïl Kalachnikov était mécanicien de char dans l’armée soviétique durant la Deuxième Guerre mondiale.
Blessé lors de l’invasion allemande de l’URSS en 1941, Kalachnikov a décidé d’inventer une arme plus puissante que celle de l’ennemi.
Étant encore dans l’armée, il produit plusieurs modèles qui n’ont pas abouti avant d’inventer finalement la première arme qui porte son nom AK-47, représentatif d’Automat Kalachnikov 1947, l’année de sa première production.
L’AK-47 est devenu le fusil d’assaut de l’armée soviétique en 1949 avant de s’étendre aux États vassaux du Pacte de Varsovie.
L’arme s’est rapidement répandue dans le monde entier, devenant un symbole de révolution dans des pays lointains tels que le Vietnam, l’Afghanistan, la Colombie et le Mozambique, dont l’image du fusil d’assaut figure sur son drapeau.
Au cours de sa vie, Kalachnikov a continué à perfectionner son modèle classique.
En 1959, une version plus légère et moins coûteuse de l’AK-47 nommé AKM fut produite. Il a également développé la mitrailleuse PK à cartouche et à ce jour, les AKM sont toujours en production dans les pays du monde entier, se chiffrant souvent en centaines de dollars, mais certains fusils Kalachnikov peuvent coûter moins de 50 $ US.
Kalachnikov aimait se vanter de la supériorité de son fusil par rapport au fusil M-16 de l’armée américaine.
À ce propos, il a déclaré en 2007 : « Pendant la guerre du Vietnam, les soldats américains jetaient leurs M-16 pour prendre les AK-47 et les balles des soldats vietnamiens trépassés. Et j’ai entendu qu’en Irak, les soldats américains l’utilisent assez souvent. »
L’arme à feu la plus abondante au monde est aussi bien adaptée à la criminalité et au terrorisme.
En 1972, des preneurs d’otages armés de kalachnikovs ont pris d’assaut le village olympique de Munich, tandis que des versions semi-automatiques de l’arme ont été utilisées par les tireurs de masse aux États-Unis dans des attentats à Stockton, Californie et Dallas.
L’héritage de Kalachnikov
De son vivant, Kalachnikov s’est vue décerner plusieurs prix dont l’Étoile rouge, l’Ordre de Lénine et le prix de Staline.
Le président Vladimir Poutine a même qualifié le fusil Kalachnikov de « symbole du génie créateur de notre peuple ».
Son invention lui a toutefois valu un lynchage médiatique voulant le culpabiliser du grand nombre de meurtres et de blessures infligés par son arme. Il insista qu’il l’a conçu pour la défense et non pour l’offense.
Lorsqu’un journaliste lui a demandé en 2007 comment il pouvait dormir la nuit, il a répondu : « Je dors bien. Ce sont les politiciens qui sont à blâmer pour ne pas être parvenus à un accord et avoir eu recours à la violence. »
Néanmoins, durant les dernières années de sa vie, Kalachnikov semble avoir eu une prise de conscience concernant son invention.
Il écrivit une lettre à la tête de l’Église orthodoxe russe, disant : « La douleur dans mon âme est insupportable. Je me pose toujours la même question insoluble : si mon fusil d’assaut a tué des gens, ça veut dire que je suis responsable de leur mort. »