Si nous entendons parler des 7 merveilles du monde depuis notre plus tendre enfance, la huitième quant à elle a toujours été entourée de mystères : tantôt considérée comme engloutie, tantôt comme complètement détruite, elle a, pendant près d’un siècle et demi, divisé la communauté scientifique, parfois au point que certains clamaient qu’elle n’avait peut-être même jamais existé.
Cependant, en 2017, les scientifiques semblent avoir percé le secret de ces terrasses roses et blanches du Lac Rotomahana de l’île du Nord néozélandais, cette fameuse huitième merveille du monde dont la malencontreuse disparition n’a cessé de faire parler d’elle depuis la fin du 19e siècle…
Un travail de longue haleine…
L’histoire de l’écroulement des terrasses du Lac Rotomahana, en Nouvelle-Zélande, est tout ce qu’il y a de plus dramatique : après la violente éruption volcanique du mont Tarawera qui a frappé le 10 juin 1886 et emporté avec elle les âmes de milliers d’autochtones maoris, la huitième merveille du monde disparaissait, en l’espace de quelques minutes, totalement de la surface de la Terre.
La beauté de ces terrasses exceptionnelles était telle que les touristes, malgré le manque de moyens de transport, se bousculaient pour visiter l’un des sites naturels les plus colorés, cascades en roche siliceuse (ou tuf de silice) d’où ruisselait paisiblement l’eau avant de rejoindre le lac : « Les terrasses étaient devenues la plus grande attraction touristique de l’hémisphère sud et de l’Empire britannique, et de nombreux touristes du Royaume-Uni, d’Europe et d’Amérique les ont visitées » déclare le Docteur Rex Bunn, l’un des deux chercheurs néozélandais à avoir résolu le mystère.
C’est en lisant le journal intime du géologue autrichien Ferdinand von Hochstetter (1829 – 1884) que le Docteur Bunn et son coéquipier Sascha Nolden ont découvert l’emplacement exact de ces terrasses perdues…
Pour un mystère enfin résolu
« Nous avons effectué 2 500 heures de recherche au cours des 12 derniers mois » avant d’ajouter « Nous sommes certains que nous avons identifié l’emplacement des terrasses. Nous sommes plus proches que quiconque au cours des 130 dernières années » s’exclame le Docteur Bunn.
En s’intéressant de plus près à leurs travaux, une autre équipe, dirigée cette fois-ci par le Docteur Cornel de Ronde, s’est penchée sur la question : en se basant sur les recherches du duo des chercheurs néozélandais, sur des photographies historiques et sous-marines ainsi que sur des analyses géothermiques du lac (bathymétrie, sonar, magnétisme, relevés de gaz et de chaleur…) le constat est sans appel.
Malheureusement, la probabilité pour que la huitième merveille du monde soit simplement ensevelie dans les profondeurs du lac est très maigre : d’après le Docteur de Ronde et son équipe de l’Université d’Auckland, les terrasses roses et blanches n’ont pas pu résister à la force et l’énergie dégagée par l’éruption volcanique de 1886.
« Nous avons réexaminé toutes les études et avons conclu qu’il était intenable que les terrasses puissent être enterrées sur des terres proches du lac Rotomahana. La destruction de la majorité des Terrasses n’est pas surprenante étant donné que l’éruption de 1886 était si violente qu’elle s’est entendue à Auckland et dans l’île du Sud. L’explosion a laissé une entaille de 17 km à travers le mont Tarawera et sous le lac » explique-t-il.