Vansterpartiet. Flickr.

Les migraines représentent une catégorie particulière de céphalées, qui affectent en général une seule partie du crâne. Les crises peuvent s’étendre sur plusieurs jours et évoluent de manière chronique.

Parmi les personnes touchées par cette affection, les femmes seraient largement en tête par rapport aux hommes. Les chercheurs tentent de comprendre la raison de cette prépondérance féminine.

Les œstrogènes sources de maux de tête

Dans une étude approfondie menée par une équipe de chercheurs, les résultats seraient en faveur d’une relation directe entre œstrogènes et migraine.

Près de 18 % des femmes souffriraient de migraine contre 6 % des hommes seulement et elles présenteraient de surcroît, une résistance aux traitements médicamenteux par rapport à la gent masculine.

Des études antérieures avaient également démontré que le rythme des crises de migraine était en intime relation avec les différentes étapes du cycle menstruel et que la plupart des femmes étaient affectées par la pathologie au début de leurs menstruations.

Les fluctuations du taux de l’hormone seraient donc en cause, mais les mécanismes exacts de ce phénomène demeurent un mystère, d’autant plus que la majorité des recherches à ce sujet sont menées sur des rongeurs de sexe masculin.

Un groupe de scientifiques espagnols pensent que l’hormone agirait comme un facteur de sensibilisation aux différents stimuli déclencheurs de la migraine. Plus exactement, au niveau des cellules qui entourent le nerf trijumeau et les vaisseaux sanguins qui irriguent la tête.

« Nos modèles de migraine expérimentaux ne nous permettent pas d’observer des différences significatives entre femmes et hommes, mais nous tentons de comprendre cet écart de fréquence entre les deux sexes sur le plan moléculaire.

Les mécanismes de cette pathologie sont complexes et nous pensons que l’action des hormones sexuelles sur le système trigémino-vasculaire serait à son origine » déclare le neuroscientifique Antonio Ferrer-Montiel de l’université espagnole Miguel Hernandez.

Femme avec migraine
Pxhere

Migraine et hormones, une relation compliquée

L’étude menée par l’équipe avait pris en considération trois facteurs principaux : la fluctuation du taux des hormones sexuelles, la sensibilité de la personne aux maux de tête et la réaction des cellules aux différents stimuli précurseurs des céphalées.

Il a été constaté que la testostérone principale hormone masculine, avait un rôle protecteur vis-à-vis de la migraine, tandis que la prolactine présente à des taux plus élevés chez la femme semblait l’exacerber.

Ceci s’expliquerait par l’action des hormones sur les canaux ioniques des nocicepteurs, récepteurs sensoriels chargés de transmettre un signal d’alarme. En modulant ces canaux, chaque hormone serait capable d’augmenter ou de diminuer la sensibilité à la douleur.

Il va sans dire que les recherches à ce sujet sont loin d’être conclusives et que ces constatations ne sont que préliminaires.

La relation entre hormones et migraine est bien présente, mais des recherches supplémentaires devront être faites, afin de comprendre cet impact hormonal à l’échelle moléculaire.

Une meilleure compréhension de cette pathologie, mais surtout de la raison de sa prédominance féminine permettrait de soulager des millions de femmes à travers le monde qui souffrent de migraine surtout à l’approche de leurs règles, en développant des traitements plus adaptés et plus spécifiques.


Contenu Sponsorisé

>