12019, Pixabay

D. H. Lawrence a dit un jour : « Ce que l’œil ne voit pas et que l’esprit ignore n’existe pas. » Nous avons toujours cru que la vue ne résulte que de l’association directe entre les yeux et le cerveau, mais cela n’est pas tout à fait vrai. Il s’avère que chez l’humain, ces deux organes sont beaucoup plus puissants et peuvent faire plus qu’attendu…

Une histoire de « fantôme » pas comme les autres

Selon une étude récente, notre cerveau et nos yeux peuvent réaliser ce que l’on appelle des « images fantômes » (ou images Ghosts) à travers un processus intitulé « Ghost Imaging » (ou l’imagerie fantôme), un phénomène visuel que les scientifiques pensaient ne pouvait être détecté que par une technologie numérique de pointe.

Le Ghost Imaging est décrit comme : « une imagerie utilisant une lumière n’ayant jamais interagi physiquement avec l’objet à capturer », cela signifie essentiellement que la visualisation de l’objet se produit sans qu’il ne soit directement observé.

Le processus consiste en la division d’un faisceau lumineux en deux faisceaux séparés, dont l’un est dirigé vers l’objet à capturer et l’autre, le faisceau de référence, est directement orienté vers un capteur de luminosité qui laisse passer toute la lumière.

En même temps se trouve un autre capteur de lumière derrière l’objet, appelé « Bucket », qui détecte les photons qui traversent ce dernier, et qui ne laisse passer qu’un seul pixel de lumière (plutôt que les millions qui passent par les capteurs d’appareils photo numériques).

En exposant l’objet à des motifs aléatoires de lumière rebondissante, et en effectuant certains calculs avec des logiciels spécialisés, le Bucket à pixel unique combine les motifs lumineux et crée progressivement une image de l’objet sur l’écran.

Public Domain Pictures

Retirer l’ordinateur de l’équation

Alessandro Boccolini, l’auteur principal de l’étude et ses collaborateurs ont choisi quatre personnes pour participer à leur expérience qui se veut de découvrir si la perception visuelle humaine pouvait donner un sens à des motifs projetés, appelés « motifs d’Hadamard. »

Les chercheurs affirment que tous les participants ont pu voir s’afficher une image d’Albert Einstein tirant sa langue. Mais l’illusion n’est apparue que quand les motifs ont été projetés assez rapidement : si le taux de projection tombe en dessous de 200 motifs par 20 millisecondes, l’image ne sera pas aperçue.

Ceci est un phénomène visuel entièrement nouveau, et le fait que l’œil n’interagisse pas avec la lumière projetée sur l’objet et donne pourtant une image ouvre encore des possibilités fascinantes, déclarent les experts : « Le Ghost Imaging ouvre la voie à un grand nombre d’applications totalement innovantes, telle que l’extension de la vision humaine à des longueurs d’onde invisibles en temps réel. »

De plus, Boccolini et ses collaborateurs sont plus intéressés par la façon dont ce nouvel outil peut les aider à déterminer si le système visuel est capable de faire des calculs encore plus compliqués. L’équipe espère étudier ceci en diffusant différents motifs dans chaque œil ou sur différentes parties de la rétine pour voir si le système visuel peut encore traiter les données pour produire des images fantômes.


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