Sgrunden, Pixabay

Qui d’entre nous ne connait pas le supplice de la poignée de spaghetti qui vole en éclats chaque fois que l’on essaie de les couper en deux avant de les plonger dans l’eau bouillante ?

Si ce phénomène nous parait tout à fait naturel et ne nous intrigue pas davantage, certains scientifiques se sont pourtant penchés sur la question : existe-t-il un moyen de casser un spaghetti en deux parts nettes ?

Il leur aura fallu pas moins de trois ans de travail acharné, d’expériences en tous genres et le sacrifice de centaines de paquets de spaghetti pour que cela devienne enfin possible…

Un casse-tête de longue date

L’un des tout premiers scientifiques à s’être pris la tête pour comprendre pourquoi est-ce que les spaghetti ne se contentent pas seulement de se briser en deux s’appelle Richard Feynman : ce physicien et lauréat au prix Nobel américain a passé les quelques dernières années de sa vie à tenter d’expliquer ce fait, qui est malheureusement resté sans réponse.

Une quinzaine d’années plus tard, en 2005, une équipe de scientifiques français ont démontré que s’ils se cassent en plusieurs parties, c’est parce qu’après la première flexion (qui au bout d’un certain temps est telle que les spaghetti n’ont d’autre choix que de se rompre), les deux plus grands morceaux se redressent inévitablement dans le sens inverse, par petites vagues : la rapidité de cette vague de flexions (involontaire pour le coup) est telle qu’ils se brisent à nouveau, laissant ainsi s’échapper une ou deux autres petites parts.

C’est alors que les chercheurs du MIT ont décidé d’aller plus loin dans la réflexion : maintenant que l’on sait comment et pourquoi un spaghetti se fractionne autant, l’exploit serait alors de trouver le moyen d’éviter cette vibration, cette vague qui se crée automatiquement, pour qu’il ne se divise plus qu’en deux parties distinctes seulement…

Heisser & All, PNAS

Un exploit inespéré

Bien que cela ait demandé trois ans de recherche, les scientifiques du prestigieux MIT (Institut de Technologie du Massachusetts) y sont parvenus : désormais, il est possible de casser un spaghetti en deux.

Pour cela, le Professeur en Mathématiques appliquées et en Physique Jörn Dunkel et son équipe ont tout bonnement mis au point une machine capable d’inverser la tendance et de supprimer la vague de flexion, cet effet « retour » tant redouté.

Ingénieuse, cette dernière n’a pourtant rien de bien compliqué : elle est composée d’un rail et de deux pinces qui viennent tenir chacune des extrémités du spaghetti.

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Tandis que les pinces « essorent » la nouille en la tordant sur elle-même à 270 degrés, elles se rapprochent à une vitesse d’exactement 3 millimètres par seconde : ici, la torsion est primordiale, car c’est justement elle qui évite la fameuse vague de flexion et qui vient casser le spaghetti en deux, sans aucun effet retour.

Au-delà du côté ludique et amusant de cette expérience réussie, cette découverte sera probablement appliquée à bien d’autres domaines : si une telle machine n’est pas commercialisée pour la cuisine, elle est en revanche utile pour comprendre, mais surtout contrôler les fractures d’objets cylindriques.


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