BioWare studios.

La vie n’a jamais été un long fleuve tranquille, certes, mais il faut croire que certaines périodes de l’Histoire sont plus difficiles à vivre que d’autres.

De l’épidémie de la grippe espagnole en 1918, à la Shoah durant la Seconde Guerre mondiale en passant par la peste noire au début du 14e siècle, l’humanité a dû traverser de nombreux drames depuis son apparition sur Terre.

Et à ce propos, un petit groupe de scientifiques a tenté de déterminer quelle a été la pire année pour le genre humain : étrangement, elle est loin d’être celle que l’on croit…

Une année bien différente de celle que l’on imaginait

Menée par une équipe de chercheurs et d’historiens de l’Université de Harvard, une étude a démontré que la pire année pour l’être humain n’a été autre que l’an 536 : « C’était le début de l’une des pires périodes de la vie, sinon la pire année » déclare l’Historien médiéval et auteur principal de ladite étude Michael McCormick.

Après avoir décortiqué les détails les plus bouleversants de notre passé, le Professeur McCormick rappelle que jusqu’à cette année là, aucune véritable catastrophe à proprement parler n’avait encore lieu.

Cependant, une brume étrange s’est soudainement abattue sur Terre, plongeant toute la planète dans le froid pendant des mois entiers : « Et il est apparu au cours de cette année qu’un évènement très inquiétant a eu lieu, car le Soleil a donné sa lumière sans éclat, comme la Lune, pendant toute cette année […] » a écrit l’historien byzantin du 6e siècle Procope de Césarée.

S’en est alors suivi une période de chaos indescriptible : compte tenu de ce drame météorologique qui a frappé sur tout le Moyen-Orient, l’Asie et l’Europe, les récoltes se sont faites particulièrement rares, la famine a fait rage durant des années et la population a assisté à des tempêtes de neige même en plein été…

ISS Crew Earth Observations experiment and the Image Science & Analysis Group, Johnson Space Center

Des causes aujourd’hui expliquées par la communauté scientifique

Bien qu’au cours du 6e siècle la science ne permettait pas encore d’expliquer ce phénomène singulier, les chercheurs ont malgré tout réussi à le démystifier.

Pour cela, ils ont récemment prélevé des échantillons (ou « carottes de glace ») de la calotte glaciaire du Colle Gnifetti, situé entre l’Italie et la Suisse : d’après les résultats des analyses, tout porte à croire que cet épisode climatique dévastateur est dû à des éruptions volcaniques violentes à répétition : tandis qu’elles ont maintenu les températures à près de 550 degrés dans l’hémisphère nord et du côté des Tropiques, les milliards de particules de soufre qui s’en sont dégagés (autrement dit les cendres des volcans) ont littéralement bloqué les rayons du soleil, avant de forcer notre planète à vivre dans le noir et dans un froid glacial.

Malheureusement, les dégâts de ces volcans en éruption ne se sont pas arrêtés là, si bien qu’à peine 5 ans après, en 541, la peste de Justinien a fait son apparition, emportant la vie de quelque 50 millions de personnes au passage.

Cette période a tellement été rude pour l’humanité qu’il lui aura fallu pas moins d’un siècle pour qu’elle puisse commencer à s’en remettre : en effet, le Professeur Michael McCormick et son équipe ont décelé des traces de plomb datant de la moitié du 7e siècle dans les carottes de glace prélevées.

Or, il s’avère que ce métal était justement celui utilisé dans les pièces de monnaie de 640 : pour ainsi dire, ce n’est qu’à ce moment-là que l’économie, ainsi que la vie, a repris son cours.


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