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La vulgarité dans le langage a toujours été considérée comme un manque de respect et d’éducation. On dit qu’une personne qui utilise beaucoup de jurons ait un très faible vocabulaire, ou un peu trop impulsif qui se presse d’insulter avant de trouver une réponse logique.

Des scientifiques et des psychologues se sont penchés sur le cas, afin de mettre la lumière sur la véritable personnalité des personnes qui ont un vocabulaire jugé un peu trop vulgaire aux yeux de la société.

Les chimpanzés aussi savent jurer !

À travers l’histoire, le fait de dire des gros mots ou des expressions vulgaires était vu comme un manque de respect à son entourage, mais surtout une profonde pauvreté intellectuelle.

Même si on pensait que cette particularité de jurer n’appartenait qu’aux Hommes, une étude a prouvé que des primates comme les chimpanzés peuvent eux aussi développer ce langage au fil du temps.

Les singes sont entraînés au langage, on commence d’abord par leur apprendre la propreté en allant sur le pot. Ils comprennent alors le tabou qui entoure les excréments, car les primates dans la nature utilisent leurs excréments pour marquer leur territoire ou exprimer leur mécontentement.

À travers, le projet « Washoe » des scientifiques ont tenté l’expérience de l’apprentissage du langage et des insultes chez les chimpanzés, grâce à une femelle baptisée Washoe. Elle a été adoptée initialement par R. Allen Gardner et Beatrix T. Gardner en 1960, puis prise en charge par le Dr Roger Fouts, chercheur à Washington quelques années plus tard.

La femelle chimpanzé était parfaitement entraînée au langage des signes, et savait aller au pot pour faire ses besoins. On lui avait notamment appris le signe « sale » pour exprimer un tabou vis-à-vis des excréments. Cependant, ses trois petits n’ont reçu aucun cours de langue, afin d’observer comment la notion d’apprentissage du langage pouvait passer d’une génération à une autre sans l’intervention de l’Homme.

Ce qu’ils ont pu observer, c’est que non seulement la matriarche avait parfaitement enseigné le langage des signes à sa progéniture, mais elle leur a inculqué la notion du signe sale. Un geste qu’ils ont développé à leur façon pour exprimer leur colère ou mécontentement, comment un juron ou une insulte dans le langage humain.

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Une nouvelle idée sur les personnes dites « vulgaires »

Une étude effectuée par les psychologues Kristin Jay du Marist College, ainsi que Timothy Jay du Massachusetts College of Liberal Arts, dont les résultats ont été récemment publiés sur la revue Language Sciences, prouve que les théories et les idées reçues sur les personnes au vocabulaire vulgaire étaient pour la plupart infondées.

Trois expériences différentes ont été effectuées sur plusieurs participants.

Dans un premier temps, ils devaient tester leur « fluidité verbale générale » en listant des mots qui commencent par les lettres « a », « f », et « s » de façon verbale. Le second test consiste, quant à lui, à donner une liste de mots tabous et d’expressions vulgaires ainsi que des insultes communes de façon écrite. En dernier lieu, et comme troisième test, il fallait écrire une liste de mots liés à des animaux, associé à un test de personnalité couramment utilisé par des psychologues appelé le « Big Five Inventory ». Il mesure cinq traits de personnalité — la conscience, l’ouverture, l’extraversion, l’agrément et le névrosisme —.

Il a été mis en évidence qu’il n’y eût aucune différence entre les hommes et les femmes, dans leur façon de penser ou la fluidité de leur production de mots. Le test des mots en relation avec les animaux était d’ailleurs, celui qui a posé le moins de difficultés aux participants, suivi par le second test des mots en « a, f, s », et c’est le premier test des mots tabous qui a causé quelques problèmes de fluidité et de production chez les sujets de l’expérience.

Cependant, il a aussi été relevé que les personnes avec plus d’aisance avec le troisième test et moins avec le second étaient capables de penser à plus de mots tabous que les autres. Un troisième groupe présentait quant à lui, des difficultés avec les deux premiers tests, mais était doué pour le dernier.

En ce qui concerne le test de personnalité, il a clairement prouvé que les personnes qui insultent facilement ont plus de névrosisme, c’est-à-dire une tendance à la colère à l’anxiété et la dépression. Mais le trait de personnalité le plus important, c’est leur ouverture à de nouvelles expériences. C’était également des personnes jugées moins agréables et sociables, qui ne disposent pas d’autodiscipline.

Ces résultats reflètent que les gens qui ont tendance à utiliser plus de gros mots et d’expressions tabous en général étaient tout aussi éloquents que les autres. C’est donc une conclusion qui vient à l’encontre de l’idée reçue sur ce genre de personnes qu’on croyait limitées au niveau du vocabulaire.


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