Les relations diplomatiques entre les États-Unis et la Russie ont toujours été particulièrement tumultueuses, notamment depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : bien qu’ils en soient sortis tous les deux vainqueurs, cela ne les aura pas empêchés, à peine 2 ans plus tard (1947) d’entamer une Guerre froide qui les opposera jusqu’en 1991.
Si officiellement cette dernière est terminée, tout porte à croire qu’une rancune profonde est toujours d’actualité entre ces deux puissances, et pour cause : récemment, les Russes ont déclaré avoir pour projet de rechercher si les Américains sont allés sur la Lune en 1969 ou non…
Les raisons qui ont poussé la Russie à avoir des soupçons
Dans une vidéo sur le développement des systèmes spatiaux dans laquelle on assiste à un dialogue entre le Directeur de l’agence spatiale russe Dmitry Rogozin et le Président moldave Igor Dodon, une question étrange est posée à M. Rogozin : celle de savoir si les Américains sont vraiment allés sur la Lune.
Tandis qu’il répond sur le ton de la plaisanterie, il affirme tout de même qu’ils « se sont fixé cet objectif de vérifier si [les Américains] sont allés sur la Lune ou pas ».
Bien que cela puisse paraître surprenant de la part d’un homme politique et scientifique de cette envergure, il faut savoir que cette théorie du complot concernant l’exploration de la Lune ne date pas d’aujourd’hui.
En effet, lorsque les astronautes Neil Armstrong et Edwin Aldrin sont revenus de leur alunissage, la NASA a effacé les images officielles de la mission Apollo 11 en date du 20 juillet 1969 par mégarde (parmi 200 000 autres vidéos qu’elle a jugé inutile de garder à l’époque).
Devant la gravité de cette erreur d’inattention, des millions de personnes ont commencé à croire que toute cette histoire avait été montée de toute pièce, et que personne n’a jamais mis les pieds, et encore moins planté de drapeau américain, sur la Lune en 1969.
Une enquête déjà proposée par le passé
Compte tenu des rapports extrêmement tendus entre les États-Unis et l’ex-URSS, il va sans dire que les Russes n’ont pas hésité à annoncer publiquement leur scepticisme, et ce depuis quelques années déjà.
Ainsi, en 2015, le Porte-parole du comité d’enquête de la Fédération de Russie Vladimir Markin a demandé à ce qu’une enquête internationale soit ouverte quant aux images disparues, mais également en ce qui concerne les 400 kg de roches lunaires apparemment rapportées des missions spatiales entre 1969 et 1972, mais que personne n’a pu voir : « Nous ne prétendons pas qu’ils ne sont pas allés sur la Lune […]. Mais tous ces artéfacts scientifiques — ou peut-être culturels — font partie de l’héritage de l’humanité, et leur disparition sans laisser de trace est notre perte commune. Une enquête révèlera ce qui s’est passé » affirme-t-il.
Du côté américain, la NASA a plus d’un argument pour faire face à toutes ces accusations.
En premier lieu, elle rappelle qu’elle a fait appel aux services de Lowry Digital en 2009, une entreprise spécialisée dans la restauration de films anciens qui a effectivement réussi à récupérer les images perdues d’Apollo 11 : « Les partisans de la théorie du complot peuvent croire ce qu’ils veulent » avait alors déclaré le Directeur de Lowry Digital Mike Inchalik.
Quant aux « 400 kg de roches prélevées sur la Lune qu’il nous est impossible de voir », l’Agence spatiale américaine dispose effectivement d’un Laboratoire spécialement prévu à cet effet et hautement sécurisé, le Lunar Sample Laboratory, où se trouvent 382 kg de roches lunaires qu’il est en revanche possible de consulter en tant que scientifique : à l’heure actuelle, plus de 100 laboratoires de recherches à travers le monde travaillent avec ces échantillons lunaires.