Lance Keimig. Flickr.

S’il y a bien quelque chose qui a révolutionné le domaine de l’astronomie, c’est avant tout notre capacité à aller explorer l’Espace.

Rêve d’enfant qui a bercé plusieurs générations, devenir astronaute est un désir auquel nous avons pratiquement tous aspiré un jour ou l’autre, et pour cause : marcher sur la Lune, partir à la découverte de nouvelles étoiles, de planètes inconnues, observer le ciel… autant d’expériences qui marquent une vie à tout jamais.

Mais au delà de ce côté magique et envoûtant se cache une réalité bien différente de tout ce que l’on avait pu imaginer étant plus jeunes, si bien que les experts se voient souvent confrontés à des phénomènes très curieux…

Un objet qui a laissé la communauté scientifique sans voix

Vendredi 25 janvier (2019), les astronomes de l’île Hawaïenne Haleakala ont remarqué quelque chose d’extrêmement étrange en observant les images retransmises par le télescope de la NASA ATLAS.

Devant une telle surprise, les scientifiques se sont empressés d’envoyer les images à leurs confrères anglais de l’observatoire Northolt Branch pour en savoir un petit peu plus.

Contrairement à ce que nous pouvons penser, il ne s’agit là ni d’un nouvel astre, ni même d’un vaisseau extraterrestre, mais tout simplement de ce que les scientifiques appellent un « Empty Trash Bag Object » ou ETBO (que l’on peut traduire par « sac poubelle vide »)

Évidemment, ce n’est pas un sac poubelle en plastique au sens propre du terme, mais un déchet d’origine humaine laissé par un engin spatial.

Dénommé A10bMLz, cet objet singulier orbite actuellement autour de notre planète, à des distances plus ou moins éloignées.

Bien qu’il mesure plusieurs mètres, il se veut cependant particulièrement léger (un peu moins d’un kilogramme).

« La faible masse de A10bMLz le rend sensible à la pression du rayonnement solaire, ce qui change son orbite de façon chaotique. Par conséquent, il est actuellement impossible de prédire de façon fiable sa trajectoire future. Il est possible qu’il arrive dans l’atmosphère terrestre d’ici quelques mois » affirment les astronomes de l’Observatoire Northolt Branch.

Pour le moment, nous ne savons pas exactement de quoi il est composé, mais les chercheurs pensent que ce serait « un morceau de matériau léger, probablement une feuille métallique laissée par une fusée ».

Tout ce dont nous sommes absolument sûrs, c’est qu’il est actuellement à 293 000 km de la Terre, et que son orbite, de type elliptique, pourrait l’en rapprocher à seulement 600 km dans un avenir proche…

Un cas malheureusement pas si isolé que cela

Ainsi, A10bMLz flotte dans l’Univers ci et là, suivant paisiblement sa trajectoire.

Mais aussi effrayant cela puisse paraître, il est loin d’être le seul ETBO présent dans notre système solaire.

En effet, les débris spatiaux constituent un réel problème qui date de plus de 60 ans maintenant, c’est-à-dire au moins depuis la première fois que l’espèce humaine a tenté d’atteindre les étoiles, notamment avec le satellite russe Spoutnik, en 1957.

Miguel Soares, Wikipedia Commons

Pour ainsi dire, après avoir complètement pollué notre planète, nous nous attaquons désormais à la galaxie toute entière, lâchant divers déchets derrière nous après chaque lancement ou nouvelle mission.

D’après les statistiques effectuées par le Centre National d’Études spatiales, il existerait un peu plus de 135 millions de débris spatiaux qui orbitent autour de la Terre.

De tailles et de poids variés, certains sont relativement petits (résidus de peintures, caches de caméras, etc.) tandis que d’autres, nettement plus gros, atteignent aisément les 10 mètres de hauteur et pèsent plusieurs tonnes, tels que les satellites obsolètes, les restes des vaisseaux qui ont accidentellement explosé ou encore les étages de lanceurs volontairement délaissés dans l’espace.

En plus d’être hautement polluants, ils sont dangereux, aussi bien pour nous autres terriens que pour les véhicules aérospatiaux en pleine mission.

Effectivement, compte tenu du fait que les matériaux utilisés lors de la fabrication d’engins sont on ne peut plus résistants à la chaleur, un débris pourrait tout à fait traverser notre atmosphère sans trop être altéré avant de s’écraser sur notre sol.

De même, de nombreuses collisions ont déjà eu lieu entre ces déchets et des vaisseaux, comme ce fut le cas en 2007 lorsqu’un débris spatial a littéralement troué le radiateur de la navette américaine Endeavour.

Fort heureusement, les lois quant à ces détritus sont de plus en plus strictes, mais en attendant qu’une police de l’espace fasse son apparition, prions pour que les agences spatiales arrêtent de considérer notre Univers comme une benne à ordures géante…


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