Aaron Greenwood/Unsplash

Huit-mille ! C’est le nombre des statues de soldats et chevaux composant la célèbre armée de terre cuite destinée à protéger le corps du premier empereur de Chine, Qin Shi Huang.

C’est aux alentours de l’an 210 av. J.-C. qu’ont été enterrées ces sculptures dans les fosses du mausolée de l’empereur défunt, près de la ville de Xi’an, dans le Shaanxi. Cette incroyable expression d’art funéraire, datant de la période initiale de l’Empire chinois, n’a été découverte qu’en 1974 par des agriculteurs, ce qui fait d’elle un champ d’étude relativement récent et ce qui explique pourquoi elle suscite l’intérêt et la curiosité de nombreux chercheurs…

Hypothèses

Les armes en bronze de cette armée ont été tellement bien conservées au cours des 2 derniers millénaires qu’il existe, aujourd’hui encore, des hypothèses selon lesquelles la Chine ancienne se servait d’un moyen de conservation de haute technologie qui les maintiendrait dans un si bon état. Cela dit, quelques scientifiques pensent avoir résolu le mystère.

Ces derniers suggèrent que le sol qui entoure les armes enterrées pourrait être le principal responsable de cette bonne conservation. Ils excluent par la même occasion une hypothèse qui avait la côte auprès des experts et qui reposait sur la présence fantaisiste d’une sorte de revêtement de chromate.

Field Museum of Natural History/Wikipedia Commons

Au lieu de cela, la nouvelle étude soutient que les traces de chrome trouvées sur les divers équipements de combat seraient en fait issues des couches protectrices de laque appliquées aux figurines des guerriers impériaux, et non directement aux armes.

Parmi les facteurs ayant contribué à la préservation contre la détérioration, on retrouve plusieurs caractéristiques du sol, comme son pH modérément alcalin et sa faible teneur en matière organique.

Selon les scientifiques, les niveaux élevés d’étain dans le métal de bronze ayant servi à la fabrication des armes auraient également joué un rôle dans ce processus.

Wikipedia Commons

Une piste écartée

« Nous avons trouvé une teneur considérable en chrome dans la laque, mais uniquement quelques traces dans les pigments et le sol à proximité, probablement le fait d’une contamination », a souligné le leader de l’étude Marcos Martinón-Torres, de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni.

« Les plus importantes traces de chrome sont retrouvées dans des pièces d’armes associées de façon directe à des éléments organiques qui sont aujourd’hui décomposés. C’est le cas des manches de lances et des pinces en bois et en bambou, celles-ci auraient aussi été recouvertes d’un vernis. »

Néanmoins, les scientifiques n’excluent pas complètement une technique de conservation astucieuse. Des hypothèses semblables avaient déjà été proposées par le passé — avec d’autres équipes de chercheurs montrant que l’étain compact dans les armes avait un rôle essentiel dans leur préservation — mais la taille de l’échantillon de ces recherches était plus limitée que celle de la récente étude.

En tout et pour tout, les responsables de ladite étude ont examiné 464 armes de bronze différentes afin d’apprécier la présence et la quantité de chrome. Ils ont par ailleurs pris des mesures du sol, en proposant pour la première fois qu’il avait la particularité de préserver le tranchant et la brillance des lames.


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