On pensait que la pollution aux microplastiques apparaissait seulement dans les déchets déversés dans les océans et les mers, pourtant elle est présente un peu partout dans le sol. Vous auriez du mal à le croire, mais le lavage de vos vêtements contribue très largement à l’accumulation de ces microfibres synthétiques dans la nature, décomposées par les eaux usées de vos machines à laver.
En effet, cette tâche ménagère, qui peut sembler tout à fait anodine, a libéré 5,6 millions de tonnes métriques de ces particules, depuis l’avènement du nylon et du polyester. Les scientifiques ne parviennent toujours pas à déterminer la quantité exacte de plastique rejeté sur la planète, à cause du manque de documentation des eaux usées dans certaines parties du monde. Cependant, ces nouvelles données, même approximatives, leur seront d’une grande utilité.
Une comparaison de l’impact de la lessive faite à la main et celle lavée en machine sur la pollution des eaux usées a fait des révélations stupéfiantes : le lavage automatique peut libérer des plastiques invisibles dans l’eau. Ces derniers sont ensuite transformés en biosolides, sous forme d’engrais.
Si jusqu’à présent, la détérioration de la qualité des cours d’eau, causée par la pollution au plastique, avait été perçue comme la plus grande menace pour notre environnement, la présence de microfibres sur la surface de la Terre n’en demeure pas moins dangereuse. Il est clair, néanmoins, que les estimations des experts sont un peu en deçà de la réalité, d’autant plus que plusieurs critères n’ont pas été pris en compte.
De plus, les chiffres devront être revus à la hausse, vu l’augmentation de l’acquisition des lave-linges et de la quantité de vêtements fabriqués annuellement, de par le monde. La mauvaise nouvelle, c’est que les microfibres, autrefois déversées dans les océans, pourraient changer de destination, pour se retrouver sur la terre ferme.
Il va sans dire que cela ne sera pas sans conséquence sur la santé humaine ainsi que sur la vie faunique terrestre, sur le long terme, étant donné que ces particules jouissent d’une longévité pouvant aller jusqu’à 15 ans.
Pour sa part, l’auteure principale de l’étude, Jenna Gavigan, de l’Université de Californie à Santa Barbara, estime qu’il ne faut pas compter sur une éradication des microfibres du flux des eaux usées, car celle-ci est très peu probable. Elle pense qu’il faudrait plutôt songer à nous reconvertir aux tissus plus écologiques et à revoir la conception des machines à laver pour une meilleure capacité de filtrage.
Malheureusement, le fait d’empêcher ces polluants de « s’installer » dans notre écosystème ne serait pas suffisant ; on devrait alors réfléchir à ce qu’on devrait en faire après !
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