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Avec les progrès de la science, l’homme a aujourd’hui la certitude que la Terre ne ressemble plus à ce qu’elle était il y a quelques millions d’années. Ce sont notamment les océans qui ont considérablement évolué.

Certains se sont rapprochés et d’autres ont carrément disparu. Le second cas de figure a concerné la mer Méditerranée. Pour mieux comprendre, faisons un saut dans le passé !

Plusieurs expériences d’évaporation d’eau de mer ont été menées par les chercheurs en 1849 tout le long de la Côte d’Azur. Ces analyses ont révélé la présence d’un certain nombre de sédiments et de cristaux.

Giulio Usiglio, le chimiste italien derrière cette étude, a classé ces éléments dans leur ordre d’apparition dans les vapeurs d’eau. C’est l’argile qui a alors fait surface en premier, puis quelques minéraux comme le sel et enfin le gypse. 

Étant donné que plusieurs falaises longeant la mer Méditerranée se composent de couches assez épaisses de sel et de gypse (notamment dans le sud de l’Italie), les expériences de Giulio Usiglio ont démontré que seule l’évaporation de grandes quantités d’eau de mer pouvait produire de telles traces.

Karl Mayer, un géologue suisse, a pu dater ces sédiments et a constaté qu’ils remontaient à l’époque du Miocène, lors de la phase messénienne.

Près d’un siècle après l’étude réalisée par le chercheur italien, l’expédition Glomar Challenger a effectué en 1961 un programme de forage ainsi que des levées géophysiques.

Il est apparu que les couches de sel et de gypse étaient présentes même sous la mer Méditerranée, avec une épaisseur allant jusqu’à 2500 mètres dans certaines régions.

Les scientifiques ont conclu que pour qu’une telle succession sédimentaire puisse se former, c’est toute la mer Méditerranée qui s’est évaporée, il y a 7 millions d’années. 

Ainsi, au cours de cette période, comprise entre 5,3 et 7,2 millions d’années, des forces tectoniques se sont produites entre la plaque africaine et européenne, ce qui a eu pour conséquence la fermeture du détroit de Gibraltar et l’élévation de la Sierra Nevada.

Suite à un probable tremblement de terre, le niveau de la mer s’est mis à baisser et des dépôts de sels, d’argile et de gypse ont vu le jour dans de nombreux bassins. 

Pour soutenir cette théorie, les chercheurs ont constaté qu’au cours de cette même phase messénienne, 13 éruptions volcaniques ont eu lieu, coïncidant parfaitement avec la disparition de la mer Méditerranée. Cela équivaut au double de l’activité moyenne établie dans cette région.


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