National Geographic

L’an 44 avant notre ère avait été marqué par le meurtre de Jules César, mais aussi par la chute de la république qui a laissé place à l’Empire romain, après 20 ans de conflit.

Selon les historiens, d’étranges évènements tels que la disparition du Soleil, une vague de froid et une famine causée par de mauvaises récoltes, étaient survenus à cette époque.

Les chercheurs ont maintenant toutes les raisons de croire que tout cela était le résultat d’une éruption volcanique en Alaska.

Une nouvelle étude, publiée dans les Actes de l’Académie nationale des sciences, le 22 juin, a été menée par une équipe internationale d’experts sur des cendres volcaniques (ou téphra).

Découvertes dans les carottes de glace de l’Arctique, celles-ci ont permis aux scientifiques d’établir un lien entre l’éruption qui a donné naissance à un cratère du volcan Okmok de l’Alaska, et la période de froid inhabituelle enregistrée en cette ère.

L’auteur principal de l’article, Joe McConnell, du Desert Research Institute au Nevada, estime incroyable que des preuves de l’implication d’un volcan dans de tels bouleversements remontent ainsi à la surface.

McConnel et son collègue Michael Sigl avaient en effet mené des investigations sur des carottes de glaces du Groenland et de Russie, forées, pour certaines, en 1990. Ces échantillons encore bien conservés, ont aidé les scientifiques à parvenir à un diagnostic : deux éruptions se seraient produites, à deux ans d’intervalle. La première, assez courte, et la seconde beaucoup plus puissante et à l’impact très important.

Rome à l’époque de la république.
Wikipedia Commons

Après une analyse géochimique des cendres prélevées sur le site, la deuxième explosion, les spécialistes sont formels ; est tout à fait conforme à celle d’Okmok.

Les données rassemblées concernant des enregistrements climatiques, et les formations de grottes dans le nord-est de la Chine, nous renseignent sur les températures anormalement basses qui ont gelé l’hémisphère Nord, juste après l’évènement.

Pour sa part, l’archéologue classique Andrew Wilson de l’Université d’Oxford explique que la Méditerranée avait souffert des conditions météorologiques extrêmes, qui ont causé de graves soucis d’approvisionnement durant les renversements politiques déjà enclenchés.

Bien entendu, d’autres manifestations atmosphériques extraordinaires pourraient être liées à cette éruption. Il s’agit notamment de halos solaires, un assombrissement du soleil, ou encore l’apparition de trois soleils dans le ciel.

Cependant, rien ne semble confirmer cette théorie, d’autant plus que la majorité de ces phénomènes sont antérieurs à l’éruption de l’Alaska. L’équipe pense qu’elle est probablement liée à l’écoulement d’Etna en 44 av. J.-C.

Si cette recherche n’a pas la prétention de répondre à toutes les questions, elle offre tout de même une explication qui a le mérite d’élucider un mystère vieux de plusieurs centaines d’années.


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