Tubes photomultiplicateurs du détecteur de neutrinos à Daya Bay. <a rel="license" href="">Brookhaven Nat. Lab/Flickr. CC BY-NC-ND 2.0.

Très souvent, notre esprit tend à définir l’or comme la matière la plus précieuse et dispendieuse qui soit. Néanmoins, grand nombre d’autres matières sont bien plus coûteuses.

Prenons pour exemples l’Héroïne, la Cocaïne et le LSD, suivant cet ordre, ces drogues peuvent aller de 200 à 3000$ le gramme seulement alors que, l’or n’est estimé qu’autour de 56$ sur le marché. Le diamant quant à lui, est hors de prix.

Il serait injuste de comparer une pierre qui brille à la matière la plus inestimable jamais connue par l’Humanité ; l’Antimatière. Qu’est-ce que c’est ? Pour faire simple, l’antimatière est l’opposée même de la matière dite « ordinaire » ; les particules composant l’une contiennent des charges opposantes à l’autre. Alors que la matière comprend les protons (positifs) et les électrons (négatifs), l’antimatière, elle, est faite uniquement d’antiprotons (négatifs), et d’antiélectrons ou positrons (positifs). Quand ces ensembles de particules et d’antiparticules entrent en contact direct, il y a annihilation et de cette réaction résulte un afflux d’énergie insurpassable, d’une force sans équivalent.

Il est ici question du seul phénomène jamais connu dans lequel la masse est entièrement transformée en énergie, soit à 100%. Par comparaison, la plus puissante des armes nucléaires n’en convertie que 7 à 10%. Une explosion plus imposante encore que chacune des bombes atomiques Hiroshima et Nagasaki réunies se produirait si l’on devait laisser tomber 1 seul gramme d’antimatière par terre, de quoi détruire toute une ville, ou peut-être deux.

La mise en œuvre d’armes militaires serait économiquement plus avantageuse si celles-ci sont faites d’antimatière, une balle ordinaire transportant quelques poussières de positrons serait à elle seule en mesure de réduire en miettes une maison moyenne, un gros véhicule ou un objet de la même taille.

Mais, il s’avère que l’antimatière pourrait être bien plus utile dans tant d’autres domaines ; plusieurs études ont indiqué que les antiprotons auraient la capacité de traiter certains cancers. L’antimatière peut également être utilisée comme source d’alimentation en carburant dans les voyages interstellaires.

Le détecteur polyvalent du CERN avant fermeture. Ars Electronica/Flickr. CC BY-NC-ND 2.0.

Pourquoi n’avons-nous donc pas créé assez de cet élément pour pouvoir réaliser et matérialiser toutes ces choses hors du commun ? La réponse est parce-que l’antimatière est incroyablement rare, très difficile à trouver et à produire.

Selon la théorie, la matière et l’antimatière auraient dû être créées en quantités égales lors du big bang et pourtant notre univers observable est presque entièrement fait de matière. Des galaxies entières sont assurément faites à partir d’antimatière, mais cela reste jusqu’à nos jours sans preuves.

Il se trouve que l’antimatière n’existe qu’en petites quantités dans l’Univers local et que pour très peu de temps, car très vite, elle se consume après avoir été en contact avec la matière ordinaire.

Le Grand collisionneur de hadrons (CERN) est le plus grand accélérateur de particules jamais construit. Bien qu’il soit capable de produire 10,000,000 d’antiprotons par minute, il lui faudra, à ce rythme, 100 milliards d’années pour avoir un seul et unique gramme d’antimatière. Sa production n’est qu’un premier problème, son stockage est simplement impossible.

La valeur d’un gramme d’antimatière s’est estimée à 20 milliards d’euros, comme il a été mentionné dans un article de Nasa Goddard Space Flight Center, en 2006, soit trois fois moins qu’en 1999.

Mais, peut-être, serait-il possible que l’Homme puisse, dans un lointain futur exploiter incommensurablement l’antimatière ? Tout est envisageable.


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