Compte tenu des progrès technologiques que l’astronomie a connus ces dernières décennies, il est désormais possible de visualiser, avec une précision inouïe de surcroît, les innombrables astres qui nous entourent dans l’Univers, même si ceux-ci sont particulièrement éloignés de notre planète.
Du Soleil à la Lune en passant par les galaxies, les objets célestes n’ont visiblement plus aucun secret pour nous.
Du moins, c’est ce que l’on croyait avant qu’un groupe d’experts ne remettent en question tout ce que l’on pensait savoir de notre Voie lactée, qui, contre toute attente, s’avère bien différente de l’image que l’on s’en est toujours faite…
Une découverte qui a ébranlé la communauté scientifique
Bien qu’aucun d’entre nous n’ait eu la chance de la voir dans son ensemble, nous savons tous à quoi ressemble, à peu près, la Voie lactée.
Âgée de plus de 13,51 milliards d’années, elle est généralement décrite comme étant un ensemble incommensurable constitué de milliards d’étoiles, de planètes et de gaz, que nous imaginons bombé au centre, aplati sur les bords, et en forme de spirale qui donne vaguement l’impression de se refermer sur elle-même.
Sauf que d’après une étude récente menée par un groupe de scientifiques des Observatoires Astronomiques Nationaux de l’Académie des Sciences de Chine (NAOC) et de l’Université de Macquarie, la réalité est toute autre.
De ce fait, au lieu d’avoir des bords parfaitement plats, ceux-ci se veulent en fait quelque peu difformes et courbés.
« Dans les régions extérieures de la Voie lactée, nous avons constaté que le disque stellaire [est] semblable à un S [et] déformé selon un motif en spirale progressivement tordu » déclare le Professeur d’astronomie à l’Université de Macquarie (Sydney, Australie) et co-auteur de ladite étude Richard De Grijs.
Ainsi, d’une manière générale, plus nous nous éloignons de son noyau, plus les pourtours de la Galaxie sont évasés.
Un phénomène expliqué par les chercheurs
Pour en arriver à cette conclusion plus que surprenante, les auteurs du rapport ont mis au point une méthode de modélisation ingénieuse.
En mesurant les distances qui séparent notre planète de 1 339 céphéides différentes, ces derniers ont été capables de reproduire la morphologie de la Voie lactée, en 3 dimensions qui plus est.
Il faut savoir que les céphéides forment un genre d’étoiles bien spécifique qui se veut souvent utilisé en tant que « repère cosmique » par les astronomes, car contrairement aux autres, elles peuvent être jusqu’à 30 000 fois plus lumineuses que le Soleil et brillent par pulsations très régulières dans le ciel (ce qui en fait, à fortiori, un élément de mesure particulièrement fiable et constant).
« Un peu à notre surprise, nous avons constaté qu’en 3D, les céphéides et le disque de gaz de la Voie lactée se suivaient de très près. Cela offre de nouvelles perspectives sur la formation de notre galaxie » affirme le Professeur De Grijs, fier de sa découverte.
Selon lui, cette distorsion des bords n’est autre que le résultat du retard de leurs mouvements, comme s’ils avaient du mal à suivre la cadence du noyau de la Galaxie où est concentrée toute force de gravité.
« La précession du disque semble impliquer que l’énorme disque interne de la Voie lactée pourrait avoir contraint le disque externe à suivre sa rotation, mais le mouvement de ce disque externe a du retard – cela provoque sa torsion » explique le Professeur.