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Les salons de manucure sont un lieu de prédilection pour les femmes. Elles y recherchent un peu d’attention, de soins, mais surtout de la compagnie.

On serait même tenté de croire que c’est le lieu de travail le plus agréable et le plus sûr au monde. Seulement, on ne s’est jamais demandé si les produits utilisés dans ces salons étaient vraiment inoffensifs ou si ces odeurs émanant des dissolvants et des vernis à ongles étaient sans danger pour la santé.

Le revers de la médaille

Une équipe de chercheurs de la Colorado State University ont mené une enquête sur l’exposition à des produits chimiques dans six salons de manucure au Colorado et leurs effets sur les employés. 

Ceux-ci étant exposés à des niveaux élevés de COV (composés organiques volatils), se sont plaints de maux de tête et d’une irritation de la peau et des yeux. Il est à noter que ces personnes ont travaillé dans ces salons depuis des années, l’une d’elles depuis près de 19 ans.

L’étude a également révélé que l’exposition à des agents cancérogènes tels que le benzène et le formaldéhyde présents dans ces salons augmentait les risques de cancer chez ces employés.

Malheureusement, on a l’habitude de dénoncer le sous-paiement des travailleurs dans les salons de manucure, mais jamais les dangers encourus par l’exposition aux COV. Ceci malgré le fait que cela représente un niveau plus élevé que la normale.

Les chercheurs sont allés jusqu’à comparer le travail dans un salon de manucure, au travail dans une raffinerie de pétrole. Et cela, à cause de la similitude existant entre celle-ci et les hydrocarbures aromatiques auxquels sont exposés ces techniciens tels que le benzène, le toluène, l’éthylbenzène et les xylènes collectivement appelés BTEX.

Bien que de nombreuses études aillent toutes dans le même sens, à savoir, le risque prit par les travailleurs des salons de manucure, rien ne semble bouger du côté de la règlementation.

Aux États-Unis, par exemple, les limites d’exposition pour la sécurité et la santé n’ont connu aucun changement depuis un demi-siècle environ, à part de simples recommandations ou conseils aux entreprises.

Quelles solutions pourrait-on adopter ?

En Californie, la loi oblige les fabricants à mentionner tous les ingrédients sur les étiquettes des produits cosmétiques professionnels fabriqués après le 1er juillet 2020 et vendus dans cet état.

Il semble tout aussi important de renforcer les programmes de certification en cosmétologie par une formation à la sécurité, surtout pour les minorités ethniques.

L’Environmental Protection Agency des États-Unis, l’Institut national pour la sécurité et la santé au travail, ainsi que l’OSHA, œuvrant pour améliorer les conditions de travail dans les salons de manucure, ont tendance à publier des guides à ce sujet. Toutefois, les minorités ethniques en prennent rarement connaissance, vu qu’ils sont écrits en anglais.

C’est pourquoi on a pris l’initiative de publier d’autres guides sur l’amélioration de la qualité de l’air dans les salons, cette fois, en vietnamien et en chinois.

Il s’agit de mesures de ventilation et d’utilisation de certains équipements, telles que les gants en nitrile ou les masques faciaux au charbon de bois.

Les recherches suggèrent aussi l’installation de grands puits de charbon actif, dans les salons, pour supprimer les COV de l’air. Les scientifiques essayent de trouver un moyen, plus esthétique, pour le faire.


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