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Comme de nombreux professeurs nous l’ont enseigné, la pratique ne nous rend pas parfaits. Mais une pratique intelligente pourrait nous approcher de la perfection. En d’autres termes, les heures passées avec sa guitare, dans les tatamis ou à l’échiquier ne servent pas à grand-chose si elles ne sont pas exploitées de manière réfléchie. D’où l’importance d’une bonne organisation et d’une méthodologie adaptée à l’exercice réalisé.

Qualité plutôt que quantité

En 1993, K. Anders Ericsson et deux de ses collègues ont publié une étude dans la revue Psychological Review qui remettait en cause l’idée que le talent d’une personne était le principal facteur de succès.

Les auteurs ont affirmé qu’à la place, ce qui semblait être un talent inné était en réalité « le résultat d’une pratique intense prolongée durant au moins 10 ans ». C’est le principe de la « règle des 10 000 heures », désormais très répandue et rendue populaire dans le livre de Malcolm Gladwell « Outliers ».

Mais selon Ericsson, en annonçant le nombre d’heures de pratique, Gladwell n’a pas eu tout à fait raison. Il ne s’agit pas de quantité de pratique, dit-il, mais de qualité. En fait, il pense qu’avec la bonne méthode de pratique, tout le monde peut être bon dans n’importe quoi.

D’autres chercheurs s’opposent sur ce dernier point. Si la plupart conviennent que la pratique délibérée est importante, ils affirment que l’expertise s’acquiert grâce à un ensemble complexe de facteurs.

« En 2014, un numéro entier de la revue universitaire Intelligence était dédié à des articles contestant le travail d’Ericsson », écrit Jenny Anderson pour Quartz, prétextant que « le QI et d’autres facteurs comme la motivation, l’amplitude de mouvement et le timing varié que développent certains talents sont aussi nécessaire que l’entraînement. »

Le mot clé ici est « autant ». De toute évidence, la pratique réfléchie n’est peut-être pas la solution miracle qui fera d’un individu une star du football ou le lauréat d’un Oscar, mais cela présente des bénéfices basés sur la recherche, et beaucoup de gens ne savent pas comment procéder.

Public Domain/Max Pixel

Pratique délibérée

Il est possible de dire que la différence entre pratique et pratique réfléchie est liée au niveau de confort d’une personne.

L’entraînement régulier est amusant — on peut faire ce qu’on aime et, dans le meilleur des cas, ce pour quoi on est bon, quelques heures par semaine.

La pratique réfléchie exige de passer beaucoup de temps en dehors de notre zone de confort, de travailler sur des tâches qui nous déplaisent et d’accepter les critiques de quelqu’un de plus intelligent que nous. Après tout, si nous ne travaillons que sur nos forces, nous ne pourrons jamais faire évoluer nos faiblesses.

Par exemple, lorsqu’un enfant commence à jouer du violon, il peut opter pour l’une des deux techniques. Dans le modèle de pratique traditionnelle, il pourrait s’asseoir dans sa chambre pour apprendre les accords dont il a besoin pour jouer la musique qu’il souhaite, et rencontrer d’autres enfants pour jouer ensemble et pourquoi pas créer un groupe.

Quant au modèle de pratique réfléchie — plus efficace, mais moins agréable —, il s’enferme dans sa chambre pour apprendre les accords dont il a besoin pour jouer la musique qu’il aime, puis commence à prendre des leçons privées avec un professeur expérimenté. Cet enseignant évalue ses compétences et lui donne souvent des conseils personnalisés sur les progrès à faire, qu’il utilise tous les jours pour mettre en pratique ses faiblesses.

Toutefois, il est primordial de ne pas pousser les enfants trop loin, trop vite. Ericsson estime que cela serait contre-productif et créerait des problèmes de motivation.


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