Bidutashjian. Flickr.

S’il y a bien une chose que Dame nature n’a plus à démontrer, c’est avant tout son goût prononcé pour le changement.

Entre le jour, la nuit, les saisons, les différentes ères, mais aussi les supercontinents qui se font et se défont, les espèces qui apparaissent puis disparaissent… autant dire que la planète bleue n’apprécie clairement pas la routine.

Mais malgré sa force et sa capacité à toujours se relever, la communauté scientifique, qui nous a mis en garde plus d’une fois, est on ne peut plus sceptique sur l’avenir de notre monde.

Alors que l’alerte avait l’air purement théorique par le passé, il suffit aujourd’hui de regarder autour de nous pour s’apercevoir combien la Terre va mal…

Des phénomènes anormaux de plus en plus probants

À force d’utiliser les ressources de notre planète sans compter, de nombreux phénomènes, qui ne sont que la conséquence de nos actions somme toute, viennent ébranler son équilibre naturel.

C’est d’ailleurs ce qu’ont constaté, une fois encore, les chercheurs de l’Université du Colorado lors de leur expédition sur l’île de Baffin, située dans le Haut-Arctique du Canada, au nord-ouest du pays.

Dans leur toute nouvelle étude, ils y expliquent que ce territoire, glacé depuis des millénaires maintenant, est en train de se réchauffer à une vitesse tellement impressionnante que des sites entiers jadis ensevelis sous la neige refont doucement surface.

Simon L. Pendleton et al., Nature Communications

Ainsi, leurs recherches leur ont permis de découvrir diverses espèces de végétaux qui n’avaient pas été exposées au soleil depuis au moins 40 000 ans d’après leurs examens radiométriques au carbone 14, tels que du lichens et des mousses.

En d’autres termes, ces organismes aujourd’hui retrouvés cohabitaient avec l’Homme de Néandertal par le passé…

« Savoir que ces paysages n’ont pas vu le jour depuis au moins 40 000 ans nous a profondément impressionné » explique le Docteur en sciences géologiques et auteur principal de ladite étude Simon Pendleton.

Matthew Kennedy/Earth Vision Institute

Mais ce n’est pas tout, les analyses des 48 échantillons de calottes glaciaires que les scientifiques ont prélevé sur l’île de Baffin ont prouvé que l’Arctique, qui se réchauffe 2 à 3 fois plus vite que le reste de notre globe, n’avait pas connu de telles températures depuis 115 000 ans.

Des mesures à prendre au plus vite

Matthew Kennedy/Earth Vision Institute

Les archipels canadiens ne sont pas les seuls à souffrir du réchauffement climatique, et aussi surprenant et contradictoire cela puisse paraître, le froid glacial que l’on vit en ce moment même est bel et bien l’un des innombrables retentissements de la hausse de température de ces dernières décennies à échelle mondiale

De ce fait, la tempête de neige Gabriel qui sévit présentement (janvier 2019) en France et qui a, en l’espace de quelques heures, réussi à mettre 43 départements en alerte, tire en réalité son origine de ce fameux dérèglement météorologique qui a lieu dans l’Arctique.

N’en déplaise à Donald Trump qui pense dur comme fer que le réchauffement climatique ne peut pas exister s’il fait si froid en janvier, il faut savoir que, bien au contraire, plus la planète souffre des gaz à effets de serre, plus les hivers risquent d’être rudes.

« Lorsque l’Arctique est chaud, les températures froides et les fortes chutes de neige sont plus fréquentes que lorsque l’Arctique est froid. » affirme le chercheur américain au MIT Judah Cohen dans son étude.

Il faut savoir qu’en temps normal, les courants atmosphériques font office de « mur » entre le Grand Nord extrêment froid et les régions équatoriales, qui se veulent chaudes et humides.

Cependant, depuis que l’Arctique se réchauffe, ces courants atmosphériques s’atténuent à cause de la trop faible différence de température entre les Pôles et l’Équateur.

Défaillants, les vagues d’air chaud et d’air glacial se déplacent presque comme bon leur semble, d’où les froids polaires observés cette année là où on ne s’y attendait pas…


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