Jérémie Bonneau/Université Carleton

Le réchauffement climatique a des effets dramatiques sur l’environnement et le dernier évènement en est un exemple vivant. La hausse inhabituelle des températures, accompagnée de vents du large se sont combinés pour provoquer la rupture de la dernière plate-forme glaciaire encore intacte du Canada.

Datant de quelques milliers d’années, et située à la limite nord-ouest de l’île d’Ellesmere, sur le territoire canadien du Nunavut, la banquise de « Milne » s’est divisée en deux pour donner naissance à un iceberg, si gigantesque qu’il rappelle presque la taille de Manhattan, selon les scientifiques.

En effet, grâce aux images satellites, on a pu voir que les blocs résultant de la désintégration de la plus grande plate-forme encore debout, font environ 80 mètres d’épaisseur. Ce qui représente le volume d’une ville entière.

Cet effondrement, qui se serait, apparemment, produit le 30 ou le 31 juillet, d’après les déclarations d’Adrienne White, analyste au service canadien des glaces, a également causé la perte d’un camp de recherche.

Le Professeur de glaciologie à l’Université d’Ottawa, Luke Copland, a expliqué, à l’Associated Press, que cela est dû à la chaleur supérieure à la normale enregistrée dans la région, cet été (5 degrés Celsius).

Ce phénomène, qu’il faut prendre en compte, est ce qu’on appelle l’amplification polaire. Il s’agit du réchauffement disproportionné de l’Arctique, par rapport aux autres régions du globe, qui fait fondre la glace avec une rapidité exorbitante. C’est ce qui explique l’amplification de la vitesse — qui peut être multipliée par six — de la fonte des calottes polaires, si on la compare aux années 1990.

White déplore, de ce fait, les méfaits de l’action anthropique sur le bouleversement climatique, qui avait, à son tour, causé directement la destruction d’une autre plate-forme canadienne, dans la côte nord d’Ellesmere.

Milne, qui était, pourtant en théorie, bien plus à l’abri de ce genre d’évènement, a, elle aussi succombé aux fissures, qui ont fini par l’anéantir.

Cela devrait nous faire réfléchir sur l’ampleur des dégâts engendrés par l’amenuisement des glaciers polaires, sur les espèces animales qui se retrouvent sans habitat naturel pour survivre, ainsi que l’augmentation du niveau des mers et des océans sur les villes côtières ! Il serait peut-être temps de nous remettre en question avant qu’il ne soit trop tard…


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