João Silas via Unsplash.

Beaucoup de personnes dans le monde souffrent de maladies neurodégénératives chroniques les invalidant. Leur évolution est lente et discrète.

Alzheimer est la forme la plus connue de démence, un terme qui désigne en général la perte de la mémoire et d’autres capacités intellectuelles assez graves pour interférer avec la vie quotidienne.

Encore incurable, cette atteinte reste mal comprise dans sa globalité. On ne connaît pas bien ses causes ni les effets qu’elle a sur le cerveau. Mais aujourd’hui, les chercheurs se lancent le défi d’en apprendre plus sur ses différentes facettes en espérant qu’une meilleure compréhension leur permettra d’ouvrir la voie à de nouveaux traitements.

Une nouvelle découverte

Le quotidien The Independant rapporte que le virus responsable de l’affection des gencives pourrait jouer un rôle central dans le développement d’Alzheimer.

Les causes de ce trouble étant encore débattues, la plupart des scientifiques pensent qu’il est probablement question d’une combinaison de facteurs notamment les gènes et le mode de vie, alors que d’autres estiment qu’il est dû à une maladie infectieuse.

À cet effet, plusieurs études ont mis en avant ces liens entre les bactéries et l’apparition d’Alzheimer, mais sans preuves réellement solides.

Un agent pathogène, le Porphyromonas gingivalis, couramment associé à la gingivite et à la parodontite semble être, en partie, à l’origine de la démence. Les médecins ont observé que la première est plus fréquente chez les sujets atteints d’Alzheimer bien que cela puisse être dû à la complexité de l’hygiène dentaire dans leur état.

Des recherches ont révélé que P. gingivalis produit des protéines qui sont retrouvées dans le crâne de ceux qui souffrent du trouble cognitif et ce à des taux élevés.

Dans un modèle animal, les spécialistes ont constaté que l’infection orale à la bactérie entraîne une colonisation des neurones et une production accrue de bêta-amyloïde qui s’agrègent en plaques chez les malades.

U.S. Air Force photo/Staff Sgt. Kevin Iinuma

L’espoir aux portes

La « gingipain » est une enzyme secrétée par l’agent pathogène. Elle perturbe le rôle des protéines nécessaires au fonctionnement normal du cerveau.

Au vu de ces observations, les experts ont tenté de bloquer la toxicité induite par P. gingivalis inhibant ainsi l’action des diastases. Ceci a réduit le nombre de bactéries migrant jusqu’à l’encéphale réduisant l’inflammation neuronale et freinant la neurodégénérescence.

La société de biotechnologie Cortexyme a annoncé que le premier essai clinique testant cette approche thérapeutique avait montré des résultats très encourageants chez les patients.

« Les résultats de cette étude sont la preuve que P. gingivalis et les gingipaines jouent un rôle central dans le cerveau pour la pathologie d’Alzheimer. Ils ont fournis un nouveau cadre conceptuel pour le traitement de la maladie » concluent les scientifiques.

Bien que toute avancée dans le traitement de ce trouble soit la bienvenue, cette étude n’est qu’à ses débuts. Il n’y a pas de certitude que l’agent pathogène incriminé soit réellement à l’origine du mal chez l’homme ou que le médicament fonctionnera.

Qu’il y ait un lien ou pas avec la démence, une bonne hygiène bucco-dentaire garde les dents et la gencive en bonne santé et prévient les maladies.


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