Musée Nationale de la Marine

Les océans regorgent de trésors anciens, perdus et oubliés, notamment de navires qui ont jadis échoué en raison d’accidents naturels, d’actes de guerre ou de piraterie.

Au fil des années, de nombreuses épaves ont pu être découvertes et visitées. Ces ruines ont livré d’innombrables secrets appartenant aux époques qui ne sont plus. Beaucoup penseront à un coffre rempli de pièces d’or, de bijoux ou de parchemins datant des temps anciens, mais ce n’est là que des objets sans “grande valeur” comparés aux richesses mythiques relevant de l’inestimable. Des richesses de la mer, du Saint Graal des naufrages.

Un galion retrouvé

Il s’agit du “San José”, un navire de l’empire espagnol qui, actif depuis 1699, comprenait un total de 70 canons. Celui-ci était chargé du transport de matières précieuses qui devaient aller au Roi Philippe V.

C’est durant la guerre de Succession d’Espagne qu’il coula, après avoir pris feu lors de la bataille de Baru, emportant avec lui tant ses hommes que ses biens précieux.

Grâce à ses canons apparents, l’épave du San José fut découverte, en 2015, au large de la côte colombienne. Selon Juan Manuel Santos, homme d’État colombien, cette dernière débordait d’émeraudes et de pièces d’or et d’argent.

Le galion transportait près de 2 tonnes de marchandise avant le naufrage, ce qui a été aujourd’hui estimé à valoir entre 4 et 17 milliards de dollars.

Colombian Culture Ministry

Un véhicule autonome sous marin (AUV), le “Remus 6000” exploité par la Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI) a permis aux archéologues colombiens et experts internationaux d’aller à près de 9 mètres au-dessus de l’épave afin de récolter des images de celle-ci. Cependant, le gouvernement colombien n’a révélé les détails de cette découverte que récemment.

Les trésors que le San José a laissés derrière lui devaient servir à alimenter la guerre de Succession d’Espagne, d’après ce qu’a révélé Frederick Fritz, archéologue sous-marin, à Live Science.

Un trésor qui se veut partagé

“Excellente nouvelle : nous avons retrouvé le galion San José”, a tweeté le Président de la Colombie, le 27 novembre 2015. Il a ajouté : “Cette découverte marque une étape importante pour notre patrimoine culturel subaquatique”. Cependant, un conflit d’ampleur international est né après ces annonces, affirmant qu’un groupe d’investisseurs américains qui s’était engagé dans un renflouement était déjà tombé dessus en 1981.

Armada, ce groupe même réclame donc des parts des trésors du San José, car retournant en arrière, le gouvernement colombien essayait de confisquer “illégalement” les biens que les membres de ce dernier avaient trouvés.

Après plusieurs plaintes de la part d’Armada, la groupe a pu faire face au gouvernement colombien devant sa Court Supreme pour que les richesses de l’épave soient divisées entre ces deux à parts égales, soit 50-50.

En vain, après une longue bataille juridique, le groupe américain n’a pu recevoir que 5% de ses droits sur les trésors de l’épave espagnole. Un montant qui s’élève à une taxe équivalente à 45%, selon le groupe américain.

Il y a quelques semaines, l’UNESCO, l’agence culturelle des Nations unies a appelé la Colombie à ne pas exploiter commercialement l’épave, pays qui n’a d’ailleurs pas signé la convention des Nations unies sur le droit de la mer. Une loi qui oblige les détenteurs de trésors et de patrimoines classés à se soumettre aux normes internationales.
Jusqu’à présent, le gouvernement colombien a gardé secret l’emplacement exact du trésor de San José,  et « rassure » qu’il ne l’a toujours pas récupéré.


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