Grand mal de ces dernières décennies, le cancer est l’une des pathologies les plus dangereuses aujourd’hui, si bien qu’elle est la première cause de décès dans des pays comme la France ou le Canada chez les moins de 65 ans.
Caractérisés par la multiplication anormale de certaines cellules dont les gènes fonctionnent de manière totalement aléatoire, les traitements du cancer ont cependant bien avancé : désormais, certaines formes de cancers ne sont plus considérées comme fatales grâce aux efforts de la communauté scientifique.
Et à propos de recherches sur le cancer, un duo de scientifiques vient tout juste de se voir accorder le prix Nobel de la Médecine.
Un prix Nobel bien mérité
Immunologistes de formation, les Professeurs James Allison (originaire des États-Unis) et Tasuku Honjo (Japon) ont tous deux remporté le prestigieux Nobel de la Médecine 2018 pour leur découverte d’un traitement contre le cancer par inhibition de la régulation immunitaire négative.
« Allison et Honjo ont montré comment différentes stratégies pour freiner le système immunitaire peuvent être utilisées dans le traitement du cancer », déclare alors l’Assemblée du Prix Nobel qui s’est réunie à l’Institut Karolinska, en Suède.
Et pour cause : les deux chercheurs ont tous deux découverts que certaines protéines empêchent, ou du moins ralentissent, la réponse du système immunitaire.
En associant leurs travaux de longue date, ils ont ainsi pu mettre au point une toute nouvelle forme de traitement basé sur l’immunothérapie : en effet, le Professeur Tasuku Honjo a mis en évidence que la protéine PD-1 présente dans les cellules immunitaires agit comme un frein.
De son côté, les analyses de l’Immunologiste James Allison montrent que la protéine CTLA-4 inhibe les lymphocytes T, qui ne sont autres que l’un des types de globules blancs les plus importants de notre système immunitaire.
« Les découvertes de ces scientifiques lauréats du prix Nobel ont révolutionné non seulement notre compréhension du système immunitaire et du cancer, mais également de son traitement » explique le Professeur Charles Swanton du Centre de Recherche contre le Cancer à Londres.
Un traitement qui a déjà fait ses preuves par le passé
En remportant ce prix Nobel de la Médecine, les deux Professeurs se sont vus récompensés de 9 millions de couronnes suédoises, soit environ 878 000 euros.
Il faut cependant savoir que leurs travaux ont déjà remporté le prix Tang en 2014, la version asiatique du prix Nobel.
D’ailleurs, l’ancien Président des États-Unis Jimmy Carter âgé de 94 ans, a déjà bénéficié de cette forme d’immunothérapie.
Atteint d’une forme particulièrement virulente de mélanome (cancer de la peau) qui s’est propagé jusqu’à son cerveau, le traitement proposé par les deux chercheurs lui a été administré : contre toute attente, le fait de « débloquer » son système immunitaire lui a permis d’en guérir, et ce, dès 2016.
« Tout le monde voulait faire une chimiothérapie et une radiothérapie. Le système immunitaire a été négligé parce qu’il n’y avait aucune preuve solide de son efficacité » explique Nadia Guerra, la responsable du Laboratoire de Cancérologie de l’Imperial College de Londres.
Il semble qu’aujourd’hui les travaux en matière d’immunologie aient grandement avancé grâce aux deux Professeurs qui aimeraient « adresser un cri à tous les patients atteints du cancer aujourd’hui pour leur faire savoir que nous progressons ici »
Depuis la commercialisation de bloqueurs de la protéine PD-1, administrés aux patients en intraveineuse, de nombreux autres malades ont connu une rémission ou une réelle amélioration à des cancers pourtant ravageurs, comme les cancers de la peau, de la vessie ainsi que du poumon.