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L’acné, cette pathologie dermatologique qui touche près de 85 % des adolescents, est la cause de bien des maux : en plus de la douleur engendrée par l’inflammation de la peau (boutons sous forme de points blancs, kystes, pustules…) et des cicatrices qui demeurent parfois de façon permanente, elle peut être la source de graves souffrances psychologiques (perte de l’estime de soi, phobie sociale, introversion…).

Tandis que l’efficacité des traitements antiacnéiques est variable d’une personne à l’autre et qu’ils peuvent prendre des années dans certains cas, les scientifiques semblent être sur le point de trouver la solution miracle à ce problème : un vaccin contre l’acné.

Un travail de longue haleine

Depuis quelques années déjà, le Professeur Eric Chun-Ming Huang et son équipe de l’Université de Californie s’intéressent à un traitement rapide contre l’acné.

Sachant que les traitements existants (pilule contraceptive, isotrétinoïne..) comportent de nombreux effets secondaires ou sont totalement inefficaces, leur but ici est de créer un vaccin qui éradiquerait complètement la maladie : « Les options de traitement actuelles ne sont souvent ni efficaces ni tolérables pour ceux qui souffrent de cette affection inflammatoire cutanée multifactorielle » déclare le Professeur.

Leurs recherches ont permis de faire une découverte surprenante : la toxine produite par certaines bactéries qui sont à l’origine de l’inflammation de la peau en cas d’acné peut être éradiquée grâce à un anticorps bien précis.

Appelée « facteur CAMP » (Christie-Atkins-Munch-Peterson), cette toxine qui est libérée par la bactérie « Propionibacterium Acnes » peut alors être éliminée ou très fortement être diminuée si on procède à une immunothérapie (injection des anticorps du facteur CAMP directement dans la circulation sanguine.)

« Cela ouvre de nouvelles voies intéressantes pour le traitement de l’acné, y compris la possibilité de créer un vaccin préventif, ce qui serait fantastique pour les patients souffrant d’acné à l’avenir. » affirme le dermatologue et consultant de la British Skin Foundation, Anton Alexandroff.

Kjerstin_Michaela, Pixabay

Des premiers tests très probants, mais pas encore au point

Bien que le vaccin antiacnéique ne soit pas encore disponible, les premiers tests effectués cliniquement sur les souris sont particulièrement prometteurs : après leur avoir injecté les anticorps du facteur CAMP, le Professeur Huang et son équipe ont constaté une diminution significative de la prolifération de la bactérie Propionibacterium Acnes et, à fortiori, de l’inflammation de la peau (donc des boutons.)

Après le succès de ce vaccin sur les souris, l’équipe de scientifiques a tenté un essai sur un tissu humain : encore une fois, cette expérience a confirmé qu’il s’avère tout à fait possible de guérir l’acné autrement que par traitement oral.

Cependant, à ce stade, nous ne pouvons pas affirmer avec certitude que ce vaccin est sans danger pour l’Homme une fois injecté en intraveineuse : pour l’instant, rien ne prouve qu’il n’interagira pas avec d’autres bactéries naturellement présentes dans notre peau.

D’ailleurs, le dermatologue suisse Emmanuel Contassot émet quelques réserves quant au vaccin qui n’a toujours pas été expérimenté à échelle humaine : « […] les immunothérapies contre l’acné qui ciblent P. acnes se doivent d’être conçues avec prudence pour éviter des perturbations indésirables du microbiome qui garantit l’homéostasie de la peau » rappelle-t-il.


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