Mário Simoes, Flickr

La technologie et la modernité de nos sociétés ont réussi à nous détacher du reste du monde. Pourtant, et fort heureusement, il existe encore des millions de personnes qui continuent à vivre de la manière la plus authentique qui soit, en harmonie avec la nature.

Et c’est peut-être le nécessaire à faire pour notre planète qui est en détresse constante. Le changement climatique, concept pourtant entièrement rejeté par les politiciens et les industriels, est en train de faire des ravages. Cette nouvelle découverte en est la preuve.

Des circonstances préoccupantes

Les experts sont unanimes : la situation est inquiétante. Le glacier le plus haut du monde est plus chaud qu’il ne devrait être. Selon de récentes analyses effectuées sur les profondes couches glaciaires prélevées des pentes de l’Everest, la température minimale est de -3,3 degrés Celsius. D’après des estimations, ce chiffre dépasserait de deux degrés Celsius la température moyenne annuelle habituellement mesurée.

Ces résultats publiés dans Nature ont une signification simple, mais loin d’être rassurante : le glacier le plus « froid » est en train de gagner en chaleur, devenant ainsi vulnérable aux plus petits changements environnants. En d’autres termes, une journée légèrement plus douce que la moyenne aurait raison de l’une des régions montagneuses les plus majestueuses du monde.

Tout ceci s’illustre concrètement par des conséquences désastreuses. D’abord pour la planète, sur le long terme, mais surtout sur les habitants, et ce de manière quasi immédiate. Dans leur état normal, les glaciers constituent une réserve importante, voire vitale d’eau potable pour toute la population vivant dans les vallées, plus bas.

Katie E. Miles, Bryn Hubbard, Duncan J. Quincey, Evan S. Miles, Tenzing C. Sherpa, Ann V. Rowan & Samuel H. Doyle

« L’intervalle de température mesuré dans des sites de forage près du Glacier Khumbu est plus chaud que ce que nous nous attendions et espérions trouver. » a déclaré le chercheur principal Duncan Quincey de l’Université de Leeds au Royaume-Uni. « La glace “chaude” est particulièrement vulnérable aux changements climatiques, car même les petites augmentations de température peuvent provoquer et déclencher une fonte. » a-t-il ajouté.

Un projet ambitieux

La chaîne de montagnes Hindou Kouch est souvent décrite comme étant le troisième pôle, aux côtés de l’Arctique et de l’Antarctique, à cause du taux énorme de glace qu’elle renferme. Pas moins de 60 millions de personnes dépendent de l’eau qui s’écoute de cette région.

L’équipe de recherche qui dirige le projet EverDrill a réussi à prendre ces mesures jusqu’à 155 mètres sous la surface et à 5200 mètres d’altitude grâce à des engins de forage sophistiqués et à des capteurs de températures installés sur place et surveillés entre 2017 et 2018.

« La température interne d’un glacier a un impact significatif sur sa dynamique, notamment sur la manière dont il s’écoule, comme l’eau le traverse et son volume en fonte, paramètre crucial quant à l’approvisionnement en eau de millions de personnes dans la région Hindou Kouch de l’Himalaya. » a expliqué Quincey.

Les prochaines étapes pour EverDrill sont de déterminer la température typique enregistrée dans cette région dans son ensemble, et ce afin de mieux étudier la formation des lacs autour du mont Everest. L’impact du réchauffement de l’air à basse altitude permet également d’interroger nos habitudes « modernes » et pourtant si nuisibles.


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