Le monde médical vient de franchir le pas par l’introduction d’un nouveau système de suture de plaies, moins invasif, qui se substituera progressivement aux classiques points de suture et agrafes.
En effet, des scientifiques de l’Université de médecine du Zhejiang en Chine ont mis au point un gel révolutionnaire qui fait office de colle pour sceller les plaies, en remplacement du fil chirurgical usuel.
L’application de cette nouvelle méthode consiste à injecter dans les tissus abîmés à l’état sec ou humide, et à travers l’ouverture de la plaie, une substance composée d’eau, de gélatine et d’un mélange de produits chimiques.
Les propriétés de cet hydrogel sont aussitôt activées sous l’effet de la lumière UV (ultraviolette) projetée à partir de l’entaille de la plaie, à l’aide d’un outil qui prend la forme d’un stylo.
Cette substance formera alors un joint imperméable autour d’une incision de 6 mm en 20 secondes, épargnant ainsi le recours aux méthodes traditionnelles de scellement.
Il est vrai qu’un procédé similaire existe déjà consistant à appliquer, à l’aide d’un pinceau sur l’orifice de la plaie, une solution aqueuse de nanoparticules constituée de silice et d’oxydes de fer. Laquelle agit comme un produit liant par pression des deux bords de la peau ouverte — et sous l’effet de l’absorption du produit par les tissus — au bout d’une trentaine de secondes, et permet une cicatrisation rapide.
Cette colle médicale développée en décembre 2013 par l’équipe de Ludwik Leibler, de l’ESPCI-ParisTech (École supérieure de physique et de chimie industrielles), a permis de faire avancer les recherches en matière de fermeture des plaies, de cicatrisation et de régénération des tissus. Elle sera suivie par la toute dernière innovation, en Chine, de l’hydrogel révolutionnaire inoculable par voie d’injection.

Les expériences ont d’abord été menées sur des animaux, dont des rats, dans le cas des nanoparticules, puis des porcs, dans les récents essais du gel, car ces derniers ont des organes de taille similaire à ceux de l’être humain.
Si la colle médicale précitée est utilisée dans une variété d’applications cliniques, la récente innovation de l’hydrogel permettra, au vu des expériences conduites jusque-là sur des animaux, un scellement complet des blessures ou des plaies, sans couture et un usage prometteur en chirurgie et en coagulation d’urgence, voire même dans la réparation des tissus des organes internes. L’application sur les zones internes du corps humain sera donc, une première dans le monde médical.
Les propriétés de l’hydrogel ne limitent point sa stricte application en milieu médical, mais s’étendent également aux cas d’urgence à l’extérieur des structures de santé, y compris dans les zones de guerre ou sinistres à accès médical limité.
Outre les avantages développés ci-dessus, l’hydrogel permet d’arrêter les saignements, prévenant ainsi les hémorragies fatales ou les saignements incontrôlables dans des interventions chirurgicales à la suite d’un traumatisme majeur.
C’est dire l’importance d’un tel matériau qui sera pratiqué sur les humains dans les trois à cinq ans à venir après confirmation de son innocuité par les tests en cours.
« Les composants et les propriétés mécaniques de l’hydrogel sont une imitation des tissus humains… » a déclaré le Professeur Hong Wei Ouyang, qui est à la tête de l’équipe chinoise de recherches qui a initié ce matériau révolutionnaire.
