Il est de plus en plus difficile de gérer la coexistence bétail et carnivores sauvages, et cela engendre souvent de graves conséquences sur leur survie. En effet, la séparation physique des deux espèces se fait par des barrières ou par des pratiques un peu plus violentes, voire fatales.

Et comme ce procédé présente plus d’inconvénients que d’avantages, il serait impératif d’y trouver une alternative plus facile à réaliser et beaucoup moins agressive.

Des chercheurs se sont intéressés à une région, qui connaît de grosses pertes de bétail, en même temps que la mise en danger de leurs chasseurs sauvages. Il s’agit du delta de l’Okavango au Botswana, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO, où de grands prédateurs embusqués, principalement des lions, menacent la vie des bovins.

Dans leur étude, les experts présentent une technique tout à fait étonnante pour limiter les dégâts causés par ces attaques ; peindre des yeux sur les fesses des proies potentielles.

Botswana Predator Conservation et les éleveurs locaux ont contribué à l’expérience en aidant l’équipe à peindre les bêtes de 14 troupeaux, pour un total de 2061 sur 4 ans.

Bobby-Jo Photography

Un tiers de chaque groupe portait un dessin artificiel d’yeux sur la croupe, le deuxième avait des croix et le dernier n’avait aucune marque. Chacune des 49 séances de peintures réalisées leur avait pris 24 jours.

Durant toute la période d’essai, les scientifiques n’ont enregistré aucune victime parmi les 683 « vaches à œil ». Par contre, sur les 853 sans dessin, 15 ont été tuées, ainsi que 5 sur les 543 peintes en croix.

Ils expliquent que les prédateurs ont été dissuadés par l’illusion d’avoir été vus par leurs proies. Ils ignorent, cependant, si cet « artifice » peut être efficace à long terme, d’autant plus que les prédateurs peuvent l’ignorer, après y avoir pris habitude.

La conservation des carnivores et la protection du bétail semblent deux actions tout à fait impossibles à concilier et nécessitent la mise en place de mécanismes complexes, accompagnés d’éléments susceptibles d’apporter de vraies solutions.

Bien entendu, les auteurs sont conscients que cette méthode ne peut être « l’outil » pour résoudre ces conflits dont le coût incombe aux agriculteurs, qui assument des dommages considérables chaque année. Elle est néanmoins une aubaine pour assurer une cohabitation saine et moins onéreuse entre les animaux d’élevage et les grands félins.


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