Olli Ikkala/Aalto

Quand on entend parler de conditionnement, la première idée qui nous vienne à l’esprit est, automatiquement, Pavlov et les célèbres expériences qu’il a menées sur les chiens, en leur apprenant à associer le son de la cloche à la nourriture.

Au bout d’un moment, ils réagissaient à son seul retentissement, sans qu’on leur donnât à manger.

Si un peu plus tôt, des chercheurs ont réussi la même expérience sur un gel solide qui fondait sous l’influence de la lumière, uniquement, aujourd’hui, ils ont pu enseigner à un polymère à cristaux liquides à se déplacer et à coller à un objet d’une couleur donnée.

Comment cela marche-t-il ?

L’initiateur de cette étude a été le professeur Olli Ikkala, de l’université Aalto. Le scientifique a voulu savoir si les matériaux pouvaient apprendre.

La preuve ayant déjà été apportée, dans une expérience antérieure sur le gel solide, l’équipe a essayé un matériau dont la flexibilité dépend du positionnement relatif des molécules internes.

Ikkala s’est basé sur le fait que pour apprendre, le matériau doit avoir une mémoire, et a utilisé la pénétration du colorant répandu sur le polymère à cristaux liquides, chauffé pour en former une.

Bien entendu, le matériau a résisté, au début des travaux, mais plus tard, et après de nombreux essais, il a pu se déplacer et saisir des objets sous la direction de la lumière.

Évidemment, les scientifiques disent que le polymère à cristaux liquides « marche », néanmoins, on penserait plutôt qu’il rampe à une vitesse d’un millimètre par seconde.

De nouvelles perspectives pour le plastique

On a également l’intention de développer la réaction des plastiques à des couleurs de lumières bien précises, grâce au fait que certains colorants répondent à des bandes de longueur d’onde étroites. Les auteurs de cette recherche pensent, ainsi, créer des robots exceptionnellement légers, contrôlables à distance et qui n’ont pas besoin de transporter leur propre alimentation électrique.

Le professeur Arri Priimägi est optimiste, quant à la possibilité d’apprendre aux matériaux la reconnaissance des couleurs ou le déplacement, dans des conditions qui leur seraient étrangères.

Il est vrai que les fonctions des nouveaux types de plastiques sont limitées, mais le professeur Ikkala est certain que ceux-ci peuvent, très bien, être utilisés en robotique douce.

Arri et son équipe se sont penchés sur le sujet, depuis longtemps, et ont l’ambition de créer des matériaux de revêtement capables de changer de fonction, selon les conditions dans lesquelles ils évoluent.

Sachant que la combinaison de la lumière et de la chaleur est indispensable au succès du conditionnement, sans que cela empêche de l’étendre à d’autres domaines, les chercheurs essaient de déterminer si les matériaux peuvent être conditionnés avec des signaux plus indépendants.

Trouver d’autres alternatives pour le développement de ce concept paraît faisable, vu le contrôle des matériaux fonctionnels par les champs magnétiques et électriques ou les changements d’humidité et les produits chimiques, mais, à condition que le matériau possède une mémoire qui est activée par un signal.

Le plastique envahi déjà, non seulement nos écrans de TV, mais aussi nos vies. Cette technologie qui a l’air de nous apporter un certain confort pourrait bien, à l’image de « Terminator II », se transformer en cauchemar !


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