Seann McAuliffe, Flickr.

Le développement technologique de ces dernières années a connu un essor tellement fulgurant qu’à l’heure actuelle, l’être humain est en train de mettre au point des appareils permettant de voir des astres situés à pas moins de 13,5 milliards d’années-lumière.

Tandis que l’on pourrait croire que l’on connaît chaque recoin de notre propre planète sur le bout des doigts, il s’avère qu’en réalité, les lieux qui demeurent parfaitement inconnus sur Terre se comptent, encore aujourd’hui, par centaines.

Mais forts de leur détermination et de leur professionnalisme, les chercheurs mettent tout en œuvre pour pallier le problème, nous permettant ainsi de partir à la découverte de contrées on ne peut plus mystérieuses…

Un endroit que l’on ne connaissait que très vaguement

Situé au Belize, un petit pays peu connu localisé au large des côtes d’Amérique centrale (à l’est du Mexique et du Guatemala), le Grand Trou Bleu est, tout comme son nom l’indique, une immense cavité marine (également appelée « doline » ou « cénote »).

Apparu durant la dernière ère glaciaire, il y a donc plus de 20 000 ans, il mesure 318 mètres de diamètre et atteint les 124 mètres de profondeur.

Aquatica Submarines

Perdu au beau milieu des eaux turquoise de la mer des Caraïbes, ce gouffre marin a suscité l’intérêt de nombreux océanographes, parmi lequel le Commandant Jacques Cousteau, qui en est littéralement tombé amoureux.

Bien qu’il y ait dirigé une étude poussée en 1971 à bord du plus célèbre des navires océanographiques, la fameuse Calypso, ses recherches n’ont malheureusement pas abouti à grand-chose vu les moyens technologiques peu performants de l’époque, laissant à son grand regret l’énigme des profondeurs du Grand Trou Bleu non résolue.

Mais visiblement, le Commandant a légué sa passion pour ladite cénote à son petit-fils Fabien Cousteau, si bien que près de 50 ans plus tard, fin 2018, lui et son équipe d’experts y ont mené une expédition à leur tour, dotés d’outils high-tech.

« Quand mon grand-père est venu avec la Calypso, il a envoyé des plongeurs et un navire submersible… mais c’était la technologie des années 60” déclare l’explorateur océanique, fier de tout le travail qu’il a accompli…

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Des découvertes que l’on n’avait pas soupçonnées

Accompagnés de plusieurs sous-marins et d’un sonar, un appareil qui utilise les ultrasons pour détecter ce qui se trouve dans les eaux très sombres, les chercheurs étaient bien loin de se douter que le Grand Trou Bleu était aussi naturellement riche et diversifié.

Mieux encore, leurs recherches nous offrent enfin la possibilité de voir ce qui se trouve au fond du gouffre marin.

« Grâce à une variété de têtes de sonar utilisées successivement au cours de l’expédition, nous avons pu créer une image sonar tridimensionnelle à haute résolution de l’intérieur du Grand Trou Bleu » affirme l’océanographe Erika Bergman.

Ainsi, ils ont découvert que la doline bélizienne telle que nous la voyons aujourd’hui était en fait, il y a plus de 15 000, une grotte terrestre — et non pas marine — remplie de petites cavernes pleines de stalactites.

En effet, à cette époque, le niveau de l’eau se voulait environ 100 mètres plus bas et il aura fallu attendre plusieurs décennies pour que celle-ci ne s’effondre et accueille les poissons qui y sont présentement installés.

En outre, ils ont repéré une couche épaisse de carbonate de calcium (la substance blanchâtre que l’on retrouve dans le marbre ou la craie) à 90 mètres de profondeur, qui empêche accessoirement à la lumière et à l’oxygène d’entrer.

Enfin, au fur et à mesure qu’ils se sont engouffrés dans le Grand Trou Bleu, M. Cousteau et son groupe de scientifiques sont tombés nez à nez avec un vaste cimetière de conques. Selon eux, elles sont très probablement tombées accidentellement dans la cavité, sans jamais pouvoir en ressortir.

 


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