Mariagat Mariagat/Flickr

Jusqu’en 2018, Mars était aux yeux de tous, un désert de poussière aride couvert de roches ou de glace, sans plus. Aucune trace d’eau à l’état liquide n’y avait encore jamais été détectée.

Il y a près de deux ans, un énorme réservoir souterrain d’eau liquide a été retrouvé au pôle sud de la planète. Cette découverte n’est aujourd’hui plus considérée comme une exception, mais comme la partie émergente de l’iceberg. Les scientifiques ne parlent plus d’un lac, mais bel et bien d’un système de bassins situés sous la banquise polaire.

La recherche, publiée dans Nature Astronomy, a révélé que l’existence de tout un réseau de lacs implique qu’ils se sont formés suivant un procédé plus au moins ordinaire. C’est ce qu’ont expliqué les auteurs Elena Pettinelli, géophysicienne de l’Université Roma Tre en Italie, et Sébastian Emanuel Lauro.

Il est à rappeler que la première pièce d’eau sous-glaciaire, de 20 kilomètres de diamètre, avait été retrouvée grâce à un radar sophistiqué nommé MARSIS. L’instrument était placé sur l’orbiteur de la planète rouge, Mars Express, et effectuait des sondages selon une technique similaire à celle utilisée en Antarctique.

Carte topographique de l’altimètre laser Ultimi Scopuli Mars Orbiter et localisation des profils MARSIS collectés dans la région.
Nature Astronomy

Les experts ont décidé alors de poursuivre leurs investigations en se basant sur les éléments récoltés pendant la période qui s’étend de 2010 à 2019. Cela leur a permis de découvrir un assemblage de lacs sous la calotte du pôle sud, à proximité de celui du départ. Entre eux, il y avait des étendues anhydres et couvertes de pierres.

Selon Pettinelli, le seul mécanisme physique susceptible de générer une telle apparition ne peut être que la présence d’eau basale. Il estime également que cette eau est probablement très salée, car autrement, elle aurait gelé dans de telles conditions atmosphériques, soit -68,15 degrés Celsius.

Épaisseur SPLD.
Nature Astronomy

Cette nouvelle trouvaille présente, par ailleurs, un intérêt pour la recherche des microbes sur Mars, d’autant plus que ces lacs ont fait partie du parcours de la planète pendant très longtemps, d’après les déclarations du spécialiste des planètes, Roberto Orosei, de l’Institut national italien d’astrophysique.

L’équipe espère y trouver des traces d’activité biologique datant de l’époque où Mars jouissait de caractéristiques proches des « nôtres », à l’ère primitive, ou pourquoi pas une vie microbienne. Elle compte, prochainement, étendre sa quête d’eau liquide au pôle nord qui devrait également abriter des réservoirs basaux, si les prédictions de Caparelli sont exactes.

Les spécialistes attendent donc les résultats des études en cours pour en avoir le cœur net. Bien entendu, une surveillance sismique suivie d’un sondage des profondeurs des lacs pourrait faire avancer rapidement les choses, mais une telle opération n’est malheureusement pas à la portée de Pettinelli et ses collègues, pour l’instant.


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