Contrairement à certains pays tels que le Royaume-Uni ou la France qui ont un passé colonial extrêmement chargé qui en plus s’étend sur plusieurs siècles, d’autres, comme c’est le cas pour l’Italie, avaient visiblement des priorités différentes.
Pour le constater, il suffit de s’intéresser au nombre d’États anglophones, francophones et italophones à travers la planète pour s’apercevoir qu’à part l’Italie elle-même et quelques pays limitrophes, il n’y a que très peu de régions dans le monde qui ont l’italien pour langue officielle.
Pourtant, et contre toute attente, il existe actuellement une ville italienne qui se situe en dehors de ses propres frontière…
Une ville qui est loin d’être… commune !
Compte tenu de la proximité directe entre l’Italie et la Suisse, il y a, à fortiori, de fortes chances pour que les deux populations, malgré leur identité différente, parlent les deux langues, notamment du côté des frontières où ce phénomène se fait largement ressentir, et ce comme partout dans le monde.
Ce qui est plus étrange par contre, c’est de savoir qu’une ville italienne se trouve en plein cœur du territoire suisse.
Appelée Campione d’Italia, cette petite commune d’à peine 2,6 km² et d’un peu plus de 2100 habitants se situe certes dans le canton du Tessin, mais fait en réalité partie de la région italienne de Lombardie, et plus précisément de la Province de Côme, depuis maintenant près de 500 ans.
En effet, en 1521, alors que le Tessin appartenait au Duché italien de Milan, le Pape Jules II a décidé de l’offrir à la Confédération suisse, à l’exception de Campione d’Italia du fait des pressions et des contestations que les moines ont exercées sur l’évêque.
C’est ainsi qu’est apparue cette exclave, autrement dit une région d’un pays qui se trouve sur les terres d’un autre.
Un quotidien tout aussi singulier
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la particularité de cette toute petite ville ne se limite pas seulement à sa nature purement géographique, mais se veut observée dans tous les autres aspects du quotidien de ces Italiens on ne peut plus spéciaux.
Ainsi, elle est aussi bien imprégnée de la culture et des habitudes de vie italiennes que suisses.
D’un point de vue administratif déjà, les habitants de Campione d’Italia sont dotés de plaques d’immatriculation et de numéros de téléphone suisses, tandis qu’ils utilisent l’électricité et un code postal italien.
Mais ce qui est frappant, c’est avant tout la manière avec laquelle ils ont appris à composer avec ces deux nationalités qui se veulent pourtant très différentes, et cela se remarque jusque dans de petits détails qui peuvent sembler insignifiants.
À titre d’exemple, pour ce qui est des timbres-poste, toutes les annotations sont rédigées en italien (« Poste Italiana – Comune di Campione »), alors que les figures représentées dessus sont suisses.
Il en va de même pour la monnaie, si bien qu’il est possible de payer les commerçants aussi bien en francs suisses qu’en euros.
Enfin, les résidents italiens bénéficient des soins et de toutes les prestations sociales suisses, alors que leurs impôts reviennent à l’État italien.