Connu pour son passé haut en couleur, Pablo Escobar fait partie des figures d’Amérique du Sud les plus connues au monde.

Tandis qu’il s’est éteint il y a de cela plus de 25 ans, il semblerait qu’il ait laissé un héritage on ne peut plus problématique à ses concitoyens : des hippopotames.

Si ce constat peut faire sourire de prime abord, la réalité se veut nettement moins drôle pour les Colombiens qui, depuis une vingtaine d’années maintenant, doivent faire face à quelques évènements un peu particuliers…

Un phénomène inattendu

C’est au cours des années 1980 que Pablo Escobar, connu pour son extravagance et sa folie des grandeurs, a pris l’initiative de faire entrer illégalement 5 hippopotames en Colombie.

Appartenant initialement au zoo de San Diego, il a ainsi installé les mammifères dans son propre ranch de 3000 hectares, la Hacienda Napoles, dans lequel on pouvait trouver d’autres espèces toutes aussi exotiques telles que des girafes, des rhinocéros ou encore des éléphants.

Cependant, après sa disparition, en 1993, les choses ont commencé à se compliquer : alors que tous les animaux du ranch d’Escobar ont été transférés vers les zoos de Bogota et Medellín par les autorités, les hippopotames, quant à eux, sont restés à la Hacienda Napoles (qui s’est transformée en un parc d’attractions entre temps).

Arrasaris, Wikipedia Commons

« Ils sont là depuis longtemps. On est habitué. Les gens n’ont pas peur. J’ai même pris une vidéo. D’autres se sont pris en photo avec sans trop s’approcher. En général, on ne les dérange pas. La police reste près d’eux pour éviter tout débordement ou accident » raconte Oswald Galeano, un cuisinier qui travaille dans un restaurant à proximité du parc en question.

Pourtant, ce n’est pas l’avis de la communauté scientifique qui constate qu’à l’heure actuelle, les hippopotames ont littéralement envahi la place publique.

Un ennui peu commun, mais incontestable

S’ils n’étaient pas nombreux dans les années 1980, la population de ces mammifères a aujourd’hui été multipliée par 8.

Ainsi, une quarantaine d’hippopotames sont actuellement en liberté et circulent dans les rues colombiennes, sans que personne ne puisse rien y faire : en effet, il semblerait que certains d’entre eux se soient échappés de la Hacienda Napoles, causant ainsi la terreur de certains villageois.

Alvaro Morales Ríos, Wikipedia Commons

« Nous avons décidé de nous en occuper à hauteur de ce que nous pouvons. Nous les nourrissons pour essayer de les garder à l’intérieur du parc avec une tonne d’aliments par jour. Mais nous ne pouvons pas donner à manger à plus de 40 individus, nous n’en avons pas les moyens ni la capacité. Ils s’échappent par le fleuve et vont chercher d’autres pâturages près du village. Ils appartiennent à l’État, c’est à lui de prendre ses responsabilités » déclare le Directeur du parc Oscar Jairo Orozco, qui se sent totalement impuissant face à cette situation.

En outre, il faut savoir que l’hippopotame est un animal particulièrement dangereux, sans compter qu’il n’a absolument aucun prédateur en Colombie : pour ainsi dire, il constitue une véritable menace, aussi bien pour la faune que pour la flore du pays.

Bien que les autorités locales aient pensé à les faire stériliser, le coût d’une telle opération est beaucoup trop élevé pour les quelques associations qui essaient tant bien que mal de s’en occuper, seules, sans aucune aide du gouvernement colombien.


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