Paul Tuppeny. Flickr.

Nous ne sommes pas sans savoir que, sauf en cas de prématurité qui conduit un enfant à naître avant le terme normal, la grossesse dure 9 mois, et ce, au moins depuis que l’humanité existe.

Cette condition sine qua non implique bien évidemment que pour avoir un deuxième enfant, la femme enceinte doit impérativement attendre encore plus ou moins 9 mois.

Et bien contre toute attente, une jeune femme a tout récemment donné naissance à deux jumeaux à peine un mois après avoir accouché de son premier bébé.

Plus surprenant encore, ce phénomène n’a rien de miraculeux et se veut même bien connu du corps médical…

Une situation on ne peut plus rocambolesque

Originaire de Jessore, un quartier du sud-ouest du Bangladesh, Arifa Sultana, une femme de 20 ans, a mis au monde un petit garçon prénommé Ifad Islam Noor le 25 février dernier (2019), à l’Hôpital Ad-Din, à Dhaka.

Si la grossesse ainsi que l’accouchement se sont plutôt bien passés, elle était bien loin de s’imaginer de devoir retourner en urgence à la maternité moins d’un mois après pour accoucher à nouveau, mais de jumeaux fille-garçon cette fois-ci, Jannatul Mawa Khadija et Mohammad Huzaifa.

En effet, l’échographie réalisée le 22 mars a montré que curieusement, elle était enceinte et qu’elle devait nécessairement subir une césarienne, sur-le-champ.

« Elle est venue à l’Hôpital se plaindre de douleurs abdominales basses. Elle n’a pas réalisé qu’elle était toujours enceinte des jumeaux. Ses eaux se sont à nouveau rompues 26 jours après la naissance du premier bébé et elle s’est précipitée vers nous » a déclaré la Doctoresse Sheila Poddar, qui n’est autre que la gynécologue qui s’est occupée du cas étonnant d’Arifa.

De toute évidence, les médecins n’avaient soumis la jeune femme à aucun examen ni réalisé d’échographie pour sa première grossesse, car aussi invraisemblable cette situation puisse-t-elle paraître, elle n’est que le résultat d’une malformation beaucoup moins rare que l’on pourrait le penser…

Bradleypjohnson, Flickr

Un cas isolé, certes, mais pas impossible

Ainsi, Arifa Sultana souffre de ce que la communauté scientifique appelle l’utérus didelphe.

Cette affection congénitale est caractérisée par la présence d’un deuxième utérus parfaitement fonctionnel.

Celle-ci survient généralement lors du développement de l’appareil génital du fœtus, durant sa 7e semaine.

De ce fait, au lieu de former une seule et même grande poche prête à accueillir un ou plusieurs bébés à naître, les deux tubes utérins d’Arifa ne se sont pas rejoints comme prévu et se sont développés chacun de leur côté, laissant alors place à deux organes différents.

D’après les statistiques, près d’une femme sur 2 000 possède un utérus didelphe.

Par contre, il n’y a qu’une chance sur 25 000 pour qu’une de ces femmes atteintes de cette malformation puisse vivre deux grossesses en simultané.

Mais le cas d’Arifa est d’autant plus singulier parce que non seulement elle a vécu deux grossesses en même temps, mais en plus l’une d’entre elles a donné lieu à des jumeaux.

« Je n’avais pas vu de cas de ce genre depuis plus de 30 ans dans ma carrière médicale ! » s’est exclamé le Chef de service de gynécologie de l’Hôpital et Professeur Dilip Roy.

Quant à Arifa et son mari Sumon Biswas, ils sont très heureux d’accueillir deux nouveaux membres dans leur famille qui s’était déjà agrandie trois semaines auparavant.

« C’est un miracle que tous mes enfants soient en bonne santé. Je ferai de mon mieux pour les rendre heureux » a déclaré Sumon.


Contenu Sponsorisé

>