La nature est tantôt qualifiée d’exceptionnelle, tantôt de cruelle et parfois… D’étrange ! Ce n’est guère un secret, elle peut quelquefois paraitre bizarre que ce soit par rapport à la morphologie de certaines créatures qu’elle abrite, aux rites amoureux accomplis lors de parades nuptiales, ou bien concernant le régime alimentaire de certains organismes vivants.

Avez-vous déjà entendu parler de bêtes carnivores ? Certainement ! D’animaux se nourrissant de feuillage ? Sans l’ombre d’un doute. Mais étiez-vous au courant de l’existence de créatures qui s’alimentent exclusivement de roche ? Non ? Et pourtant…

Lithoredo abatanica, est le nom attribué à ce petit mollusque au corps allongé, blanc à l’allure translucide, qui longe les fins fonds de la rivière Abatan aux philippines. Ce qui le distingue des autres spécimens du règne animal ? Son régime et mode d’alimentation inusuel à base de roche !

La découverte de cette créature s’est produite hasardeusement durant une exploration sous-marine effectuée par Reuben Shipway et Daniel Distel de la Northeastern University, et membres de « the Philippine Mollusk Symbiont International Collaborative Biodiversity Group ».

La plongée fut fructueuse, vu qu’ils ont réussi à collecter des vers qu’ils ont pu extraire à partir d’amas de grès perforés… Probablement leur habitat.

De prime abord, ils les ont confondus avec des tarets, alias « vers de navire », une espèce voisine. Redoutés plus que la peste par les marins, puisque ceux-ci ont tendance à ronger la coque en bois de leurs considérés navires, dans le but de s’alimenter.

Morphologie de Lithoredo abatanica.
J. Reuben Shipway, Daniel L. Distel & al./The Royal Society

Néanmoins, après les avoir passés sous le scalpel pour dissection, et suite à la pratique de divers tests, ils se sont vite rendu compte qu’il s’agissait d’une espèce distincte de celle du taret rongeur de bois. Pourquoi ?

Les scientifiques expliquent que le cæcum — organe important dans la digestion du bois — était introuvable chez le Lithoredo abatanica. Son boyau par contre, était parsemé de petits fragments de roche, que les analyses chimiques ont révélé provenir de son lieu d’habitat, encore plus intrigant, c’est qu’il déféquait des grains de sable, preuve que son système digestif serait semblable à une broyeuse, ce qui est quand même très ahurissant, vu l’apparence fragile de ce petit être.

De surcroît, les branchies du taret mangeur de roche sont de taille plus considérable en comparaison à celles que l’on retrouve chez d’autres espèces. Et ce n’est pas tout, car même la flore bactérienne qui s’y développe est toute aussi différente. Ce qui met l’accent sur son rôle important dans la survie.

« Ce que l’on pourrait dire, c’est que les bactéries que l’on retrouve dans les branchies sont dissemblables de celles que l’on avait déjà retrouvées dans les branchies des autres tarets » Dr Distel a-t-il fait remarquer.

À ce jour, les scientifiques n’ont toujours pas pu saisir le pourquoi du comment, qui incite ces vers à avoir une prédilection pour la consommation de roche. Nombreux supposent, que les granules de cette dernière les aident à moudre le plancton et bien d’autres minuscules créatures flottantes dans les eaux.

D’autres présument que les vers parviennent à extraire les nutriments nécessaires accrochés à ces roches.

Aucune explication convaincante n’a été apportée jusqu’à présent, mais les spéculations elles, s’entassent en attendant de trouver les bonnes réponses aux questions qui trottent dans l’esprit de ces chercheurs.

 


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