Sergio santos, Flickr

Chaque année, près de 950 000 grossesses sont recensées en France et pas moins de 139 millions dans le monde entier.

Si certaines d’entre elles sont certes le résultat d’accidents et se veulent non désirées, la majorité sont en revanche profondément souhaitées, parfois même attendues depuis des années.

Tandis que nous savons tous qu’elles durent généralement 9 mois, nous ne nous intéressons que trop peu au temps qu’il faut attendre idéalement avant de retomber enceinte.

Pourtant, il ne doit pas relever du simple hasard, si bien que les experts de la santé se sont penchés sur cet intervalle idéal dans de nombreuses études.

Une étude probante

Menée par une équipe de scientifiques canadiens de l’Université de la Colombie-Britannique, une étude démontre que deux grossesses à intervalle trop rapproché comportent des risques soit pour la mère, soit pour l’enfant, et pour les deux en même temps dans certains cas.

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont examiné pas moins de 150 000 dossiers médicaux (aussi bien ceux des mamans que de leur.s bébé.s) à travers tout le Canada.

Ils ont découvert que pour les femmes de plus de 35 ans, le risque de complications est nettement plus élevé que chez les autres lorsque le délai minimum d’un an n’est pas respecté, si bien qu’il a été constaté 6 % d’accouchements prématurés et 1,2 % de mortalité maternelle (soit 12 décès pour 1000 grossesses).

En revanche, chez les femmes de 35 ans et plus qui attendent entre un an et 18 mois pour retomber enceintes, ces taux de risques chutent à 3,4 % pour les accouchements prématurés et à 0,5 % en ce qui concerne la mortalité maternelle : en d’autres termes, attendre quelques mois de plus pour retomber enceinte permet de réduire de moitié toute forme de complications.

Cependant, chez les femmes de 24 à 34 ans, les résultats prouvent que le non-respect du temps d’attente entre deux grossesses n’influe que sur la santé des bébés et non pas sur celle des mamans : en effet, si le taux de mortalité maternelle disparait ici, celui de l’accouchement précoce atteint les 8,5 %.

Par contre, notons que lorsque le délai recommandé est respecté, ce risque passe de 8,5 à 3,7 %. Ainsi, d’après les auteurs, il est important d’attendre entre 12 et 18 mois avant de retomber enceinte.

Wikipedia Coomons

Un temps d’attente qui reste un choix personnel avant tout

Évidemment, les experts de la santé rappellent que le choix de devenir mère est avant tout personnel et que le corps médical restera toujours à la disposition des futures mamans, surtout dans le cas de grossesses dites « à risque ».

À l’approche de la ménopause, il est tout à fait normal qu’une femme qui n’a pas encore eu d’enfants, ou qui souhaite simplement en avoir deux de plus, fasse le choix de retomber enceinte rapidement, avant qu’il ne soit trop tard : « En fin de compte, ce sera le choix de la femme, quel que soit son âge, du temps qu’il lui reste avant la grossesse. Ce qui est important, c’est qu’elle soit au courant des preuves relatives à l’espacement des naissances et qu’elle fasse son choix en disposant des informations appropriées. » rappelle Mandy Forrester, Responsable au Collège Royal des Sagefemmes (Angleterre).

De même, chez les femmes de 24 à 34 ans, deux grossesses trop rapprochées traduisent parfois un manque d’informations quant aux risques sur la santé ou de moyens de contraception : il n’est pas rare de voir des grossesses non désirées menées quand même à terme pour ne pas avoir à subir un avortement d’après la Professeure américaine Emily DeFranco de l’Université de Cincinnati.

Aussi, selon Mandy Forrester, ces situations pourraient largement être évitées si « des services spécialisés [étaient] disponibles pour toutes les femmes ».


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