Hans Stieglitz, Flickr

Opuwo est une ville qui se situe au Nord Ouest de la capitale de la région de Kaokoland, la Namibie. Autrefois, il y avait deux peuples qui y cohabitaient, les Himba et les Herero. Dans les années 1800 lorsque l’influence allemande était à son paroxysme, les Himba ont préféré garder leur croyance animiste alors que les Herero se sont convertis au christianisme.

C’est dans un climat aride que la tribu des Himba a choisi de vivre. Les 10 000 habitants sont en totale harmonie. Chacun plante sa tente sous un arbre et s’occupe de ses semblables. Vivant dans un état semi-nomade, ils n’ont jamais connu la vie moderne. Cette caractéristique propre aux Himbas leur offre un atout dont ils ne se rendent pas compte.

Une tribu aux traditions bien ancrées

Installé dans le désert du Kaokoland, le peuple Himbas a choisi de s’installer dans l’endroit le moins réclamé de toute la région. Leur territoire s’étend sur 30 000 km², et leur mode de vie a toujours été très traditionnel. Ils habitent dans des maisons de forme conique fabriquées par les femmes. D’ailleurs, ces dernières sont connues pour se teindre le corps en rouge grâce à une pommade qu’elles fabriquent. Quant aux hommes, ils ont le crâne rasé, mais gardent une petite tresse sur le dessus de leur tête. Ce sont eux qui s’occupent du bétail.

Cependant, il y a eu une grande vague de touristes qui est venue visiter Opuwo ces dernières années. Ces étrangers ont apporté avec eux leur modernisme qui déteint peu à peu sur la tribu. Bien que l’association Kovahimba fait tout pour protéger les traditions des Himbas, les choses commencent tout de même à changer.

Durant un entretien pour Télérama, Solenn Bardet, auteur du livre « Pieds nus sur la terre rouge », a expliqué : « Certes, aujourd’hui, les Himbas veulent du développement : ils veulent des écoles, des dispensaires, ils rêvent que leurs enfants puissent devenir médecins et les soigner. Mais ils veulent un développement à leur rythme, qui respecte leur culture. Un développement choisi par eux, et non pas subi. C’est pour les Himbas le principal enjeu actuel. »

Yeowatzup, Flickr

C’est d’ailleurs ce développement qui intéresse les chercheurs et les sociologues. En comparant la population Opuwo à la nôtre qui est moderne, ils ont remarqué que nous avons subi des altérations au niveau du cerveau.

Une compétence hors norme

Notre comportement et nos réactions sont influencés par notre façon de vivre. C’est exactement ce qu’a prouvé Jules Davidoff, Professeur à l’Université Goldsmith à Londres. Il a effectué une expérience sur les Himbas qui comportait l’Illusion d’Ebbinghaus. Ces derniers ont donné la bonne réponse, c’est à dire, que les deux cercles orange étaient de la même dimension. Pour ce qui est des Occidentaux, ils tombent dans le piège de l’illusion d’optique et affirment que l’un est plus grand que l’autre.

Après avoir effectué d’autres expériences similaires, le Professeur a conclu que les membres de la tribu ont un très grand pouvoir de concentration. Il a d’ailleurs affirmé qu’il n’avait jamais rencontré des personnes qui faisaient preuve d’autant d’attention.

Ce phénomène ne peut venir que de deux raisons. Soit c’est le mode de vie traditionnel qui leur a permis de développer cette capacité de ne pas être déconcentrés lorsqu’ils fixent quelque chose, ou bien, c’est la modernisation qui nous a rendus aussi distraits.

Il faut par contre avouer que nous avons plus besoin d’une vision élargie. À cause de l’urbanisation, notre système visuel fait en sorte de nous permettre d’être constamment sur nos gardes, attentifs au moindre danger.


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