Bien que largement habitué à déterrer des espèces animales aujourd’hui disparues, il est toujours bouleversant pour un paléontologue de tomber nez à nez avec un fossile d’un type encore inconnu de la communauté scientifique.

À ce propos, il s’avère qu’une équipe de chercheurs chinois en a justement découvert un tout récemment, et non des moindres !

Vivant dans les profondeurs de nos océans il y a de cela des millions d’années, la créature marine en question est aussi intrigante qu’effrayante…

Un animal étonnant qui a laissé les experts sans voix

C’est en parcourant la Province de Yunnan, une région située au sud de la Chine, que les paléontologues locaux ont décelé, il y a maintenant plus d’une dizaine d’années, le fossile parfaitement conservé de ce qui ressemble en tous points à une méduse, mais qui vraisemblablement, daterait d’une époque vraiment très lointaine…

Trouvé sur un bloc de schiste, il a été baptisé Daihua sanqiong et d’après les premières analyses effectuées sur l’empreinte, cet organisme marin aurait quelque 518 millions d’années.

Selon les chercheurs, il ferait très certainement partie de la famille des cténaires, un sous-groupe d’invertébrés le plus souvent transparents et dotés de minuscules cils qui leur permettent, entre autres, de se déplacer.

Mais ce qui est marquant lorsque l’on s’intéresse de plus près au Daihua sanqiong, c’est avant tout son nombre impressionnant de tentacules, qui s’élève à pas moins de 18.

Plus déconcertant encore, ils sont directement reliés à sa bouche et disposés de telle sorte à former une fleur.

Le fossile en question. Yang Zhao

Unique en son genre, ce monstre marin a ainsi attiré des paléontologues des quatre coins du monde, parmi lesquels le Docteur Jakob Vinther de l’Université de Bristol, au Royaume-Uni, qui a notamment mené une étude pour en savoir un peu plus sur ce mollusque préhistorique des plus surprenants.

« J’ai été extrêmement chanceux de voir le fossile qui donne une image presque 3D de l’apparence de l’animal » déclare-t-il, et pour cause.

Une caractéristique des plus curieuses qui fait débat

Contrairement à ses descendants cténaires qui utilisent présentement leurs cils (également appelés « peignes ») uniquement pour se mouvoir, il semblerait que Daihua sanqiong les employait pour tout autre chose…

En effet, compte tenu de leur volume imposant et de leur proximité directe avec la gueule de l’animal, le Docteur Vinther est intimement convaincu qu’ils servaient en premier lieu à piéger les proies qui se trouvaient tout près.

« Ces cils mesurent jusqu’à 2 millimètres de long et sont les plus gros cils connus de tous les animaux », affirme-t-il.

Cependant, la théorie selon laquelle Daihua saquiong serait un ascendant direct des cténaires n’est pas au goût de tous les chercheurs qui se sont penchés sur le sujet, si bien que certains pensent qu’en réalité, cette espèce appartiendrait en fait à un tout autre genre de mollusque.

« Il est difficile de dire si cette ancienne créature fait partie de la lignée des cténaires ou non. Je suis en tout cas très sceptique quant à ces conclusions qu’ils tirent » signale le Professeur en Biologie de l’évolution de l’Université de Yale Casey Dunn, qui rappelle que produire l’arbre généalogique fiable d’une famille animale ne doit pas reposer uniquement sur une seule caractéristique physique et de simples suppositions.


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