Un oiseau au potentiel aérodynamique vient de mériter une place dans le livre Guinness des records — avec les honneurs — en effectuant le vol le plus long jamais réussi parmi les siens. Il s’agit d’une barge à queue barrée qui a accompli un voyage de plus d’une semaine, en partance de l’Alaska jusqu’en Nouvelle-Zélande, à une distance de 12 000 kilomètres, sans aucune escale.
Selon The Guardian, cet exploit est une grande première, car aucun autre volatile n’avait pu voler aussi longtemps sans s’arrêter.
La National Audubon Society décrit les barges à queue barrée (Limosa Lapponica) comme des oiseaux migrateurs assez grands, bruyants et d’une couleur proche de la cannelle, qui peuvent effectuer des trajets substantiels sans se fatiguer. Ils ont de longues ailes pointues et sont d’une élégance inégalable.
Cependant, celle-ci probablement aidée par les vents de l’est, a été particulièrement performante, encore plus que n’importe lequel de ses semblables.
Cet animal, communément appelé « 4BBRW » depuis 2019, a quitté le sud-ouest de l’Alaska le 16 septembre dernier ayant pris du poids, mais avec des organes internes rétrécis, ce qui facilite son déplacement aérien en toute légèreté. Avant d’arriver à destination, la barge avait dû survoler les îles Aléoutiennes, vers le sud. Après un périple plutôt mouvementé, elle s’est finalement posée près d’Auckland, 11 jours plus tard.
4BBRW repartira chez elle probablement vers le mois de mars, une fois que le temps se sera un peu adouci là-bas. Il lui faudra cependant faire un petit détour de trente jours par la mer jaune en Chine pour faire quelques provisions.
Jusqu’à présent, la plus longue escapade de ce genre jamais documentée date de 2007 lorsqu’une autre barge à queue barrée avait fait 11 500 km en seulement 9 jours.
Pour sa part, Jesse Conklin, du Global Flyway Network, estime que ces oiseaux sont dotés d’une énergie à revendre et qu’ils savent très bien s’en servir.
Le peuple des Maoris (indigènes polynésiens de Nouvelle-Zélande), quant à lui, perçoit ces « kuaka » comme les prémices de la bonne fortune. Ils attendent leur retour avec impatience, car celui-ci marque la fin de l’hiver et l’arrivée du printemps. Ces croyances sont ancrées dans la culture néo-zélandaise, depuis très longtemps et ne font que confirmer l’importance des barges à queue barrée dans le fondement global de leur civilisation tout entière.
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