C Watts/Flickr

Les effets du réchauffement incontrôlable de la planète continuent de faire des ravages et l’Alaska semble être la cible privilégiée des fontes glaciaires depuis quelque temps. Ce phénomène est d’autant plus dangereux qu’il menace désormais de déclencher un tsunami incroyablement puissant, à cause du terrain devenant de plus en plus instable. Les experts prédisent que ce drame pourrait survenir dans une vingtaine d’années, mais au train où vont les choses, cette date risque d’être réduite à 12 mois seulement…

L’heure est grave

Depuis un moment déjà, la baie Prince William est sujette à un important retrait des glaciers. Cela a évidemment affecté les pentes des montagnes au-dessus de Barry Arm, 97 kilomètres à l’est d’Anchorage, provoquant un glissement de terrain graduel, mais imminent.

Se basant sur les résultats de l’examen détaillé des images satellitaires, confirmant ces prévisions, les experts se sont adressés, en mai dernier, au Département des ressources naturelles de l’Alaska (ADNR), dans une lettre faisant état des dangers encourus si cette paroi rocheuse venait à se décrocher plus vite que prévu. Ils ont expliqué notamment que cela serait une véritable calamité pour les navigateurs qui fréquentent cette zone, mais l’ennui, c’est qu’on ne peut pas dire exactement quand et comment elle pourrait se produire.

Selon le géophysicien Chunli Dai de l’Université de l’État de l’Ohio, tout semble indiquer que si la terre s’effondrait, elle créerait des fragments 16 fois plus nombreux et 11 fois plus d’énergie que ce qui a été le cas lors de l’éboulement de Lituya Bay en Alaska en 1958. Et si l’on se réfère à l’impact de ce dernier, l’évènement attendu devrait donc dépasser une explosion atomique ou un tsunami géant, allant jusqu’à 524 mètres.

Prince William Sound/Erik Kohler

Le bouleversement climatique sur le banc des accusés

Par ailleurs, les scientifiques estiment que le passage soudain d’un glissement lent à un affaissement plus rapide peut être causé par différents facteurs. On peut citer, à titre d’exemple, les pluies torrentielles ou de longues durées, les tremblements de terre ou les températures élevées.

Pour sa part, le co-auteur de la lettre et géologue Bretwood Higman de l’Organisation à but non lucratif Ground Truth Alaska, le changement climatique est le premier responsable de cette tragédie, car il ne laisse aucune chance à la nature pour s’y adapter. Il est donc normal que les pentes ne soient pas préparées à « accueillir » un recul aussi précipité des glaciers.

Prince William Sound a été mise sous constante surveillance de la National Oceanic and Atmospheric Administration (ANR) ainsi que de l’US Geological Survey, pour un suivi continu des mouvements au-dessus du glacier Barry. Les organisations espèrent ainsi obtenir des données plus précises sur les conséquences d’un éventuel tsunami.

Il est malheureusement, assez terrifiant de se dire que la menace n’est peut-être pas réduite à cette partie du monde, et qu’elle pourrait bien s’étendre à d’autres endroits.

Le blog GlacierHub de l’Université de Columbia a rapporté les propos de Higman, qui se dit horrifié à l’idée de penser que ces désastres sont au moins aussi ravageurs et imprévisibles qu’un volcan en éruption.

Quelle que soit l’ampleur des dégâts à Prince William Sound, l’environnement glaciaire ne sera plus jamais le même. 


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