L’Afrique a toujours été sujette à de graves épidémies sans précédent. Heureusement, elle semble se remettre peu à peu des séquelles laissées par ces catastrophes sanitaires, au fil des années.
Les actions entreprises afin de venir à bout de ces maladies, ont pu sauver bien des vies et épargner, à des milliers, voire des millions de personnes, des souffrances atroces, ainsi que des handicaps physiques irréversibles.
Aujourd’hui, encore, le « continent noir » a une belle réussite à fêter ; 4 ans entiers sans polio, selon l’Organisation mondiale de la santé. C’est, également, ce qu’a affirmé, Rose Gana Fomban Leke, en expliquant que c’est le signe de l’éradication complète du virus.
Il s’agit en fait de la poliomyélite, qui touche essentiellement les enfants. Celle-ci affecte la moelle épinière et peut entraîner la paralysie chez ces jeunes patients. Malheureusement les pays défavorisés n’avaient pas pu bénéficier du vaccin, dès le début de son utilisation, comme le reste du monde.
Les efforts fournis par l’OMS, l’UNICEF et le Rotary, depuis 1988, aidés par un budget de 19 milliards de dollars, ont finalement donné leurs fruits. En effet, après 350 000 cas enregistrés à travers la planète cette année-là, et 70 000 en Afrique, à elle seule, ils ont pu réduire ce chiffre, 8 ans plus tard, à 87 cas en Afghanistan et au Pakistan réunis.
L’un des principaux obstacles à cette campagne internationale, notamment au Nigéria, a été l’opposition des djihadistes, qui s’étaient férocement acharnés contre le vaccin, qualifié de conspiration, ils étaient allés jusqu’à accuser les auteurs du projet d’avoir des objectifs cachés (stériliser les musulmans).
Quoi qu’il en soit, les agents de la santé ont quand même relevé le défi avec beaucoup de courage et ont réussi leur mission avec brio. Il est donc tout à fait normal qu’ils soient les premiers à se réjouir de cette annonce.
Pour sa part, Tunji Funsho, médecin nigérian et coordinateur local de la lutte contre la polio pour le Rotary International, ne parvient pas à décrire son soulagement et son bonheur de voir enfin ce travail de longue haleine, couronné de succès, d’autant plus qu’il y a à peine une vingtaine d’années, la cause semblait perdue.
Il rappelle notamment les difficultés qu’ils avaient eues à contrecarrer l’argumentaire des islamistes qui s’étaient déjà ancrés au sein de la population nigériane et qui avait entraîné la suspension de l’opération durant les années 2003 et 2004, puis en 2009.
Il a fallu que l’armée et les milices d’autodéfense interviennent pour accompagner les vaccinateurs dans les parties auxquelles ils avaient encore relativement accès.
Heureusement, les 30 000 enfants qui n’ont pas pu être vaccinés ne pourraient en aucune façon déclencher une nouvelle épidémie. Les chercheurs préconisent cependant de préserver l’Afrique d’une éventuelle contamination étrangère, tout en privilégiant l’immunisation des plus petits.
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