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C’est en 1876 que le terme « déjà-vu » a été inventé par le philosophe français Émile Boirac. Il existe depuis la nuit des temps et passionne les scientifiques.

Il s’agit d’une manifestation forte et curieuse qui donne l’impression de revivre une scène de la vie quotidienne quand celle-ci n’a jamais eu lieu auparavant. À la fois banal et troublant, c’est un drôle de moment qui semble brouiller la frontière de la réalité. Il est souvent accompagné d’un sentiment particulier, mélange d’étrangeté et de familiarité.

Cette sensation est courte et arrive sans prévenir, ce qui rend la tâche des chercheurs presque impossible. Ils échafaudent alors des théories pour tenter d’élucider le mystère…

Un phénomène peu commun

Le « déjà-vu » est une manifestation singulière qui touche autant les femmes que les hommes. Elle est plus fréquente en période de stress ou de fatigue. Symptôme courant chez les épileptiques, ce phénomène est annonciateur d’une crise. Selon les statistiques, 60 à 80 % des gens le vivent occasionnellement.

Si certaines recherches montrent qu’une bonne mémoire favoriserait cette « impression de vécu » qui peut aussi être le résultat d’une fatigue cérébrale ou d’une décharge électrique dysfonctionnelle au sein du cerveau, d’autres tentent de l’expliquer par le rêve, la prise de médicaments, le souvenir d’expériences similaires, les émotions fortes ou la maladie.

Réalité ou fiction

Dans le film « Groundhog Day », le personnage de Bill Murray vit le même jour en boucle, une fiction qui est devenue l’horrible réalité d’un jeune Britannique.

Dans un numéro du Journal of Medical Case Reports paru en 2014, des médecins ont décrit un sujet souffrant d’une pathologie singulière. Il est question d’un homme âgé de 23 ans (à l’époque de la publication de son histoire) qui ne pouvait vivre normalement à cause d’un sentiment chronique de déjà-vu.

Wikipedia Commons

Ses symptômes ont commencé à apparaître en 2007 peu après son entrée à l’université. Alors que les épisodes ne duraient que quelques minutes au début, ceux-ci se sont aggravés en devenant plus persistants durant les trois années qui ont suivi.

L’impression de revivre tous les moments était omniprésente l’obligeant à abandonner ses études. Il a en plus cessé de lire les journaux, regarder la télévision ou écouter la radio. Il raconte qu’il avait le sentiment d’avoir « déjà vécu » son déjà-vu. Selon ses propres mots, il se sentait comme « piégé dans une boucle temporelle. »

Afin de dissimuler ses angoisses, l’Anglais est même allé jusqu’à consommer du LSD, un psychostimulant hallucinogène aux effets très puissants. Malheureusement, cela n’a fait qu’accentuer son désarroi.

Contrairement aux patients atteints de lésions cérébrales ou de maladies neurologiques (démence et épilepsie entre autres) affirmant vivre les mêmes symptômes, le sujet était parfaitement conscient de la fausse nature de ces impressions et ne souffrait pas de problèmes de mémoire associés à son état.

Cela dit, il faisait face à une angoisse durable et avait connu des moments de dépression. La peur des contaminations bactériennes le conduisait à se laver les mains très fréquemment et à se doucher deux à trois fois par jour. Même si les spécialistes n’ont pas pu déterminer avec précision la nature du trouble, ils penchent sérieusement sur l’anxiété chronique comme facteur déclenchant.


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