Andrew Skudder, Flickr

Vanté pour ses qualités de support pour les bébés âgés de 4 à 16 mois, le Youpala est un passage obligé pour beaucoup de parents. Mais ce qu’ils peuvent ignorer, c’est qu’en plus de causer de graves accidents, l’objet ralentirait considérablement le développement cognitif de l’enfant.

Le trotteur pour bébé s’est avéré plus un produit marketing qu’un véritable jouet d’apprentissage, selon une étude américaine en pédiatrie qui livre des chiffres bien inquiétants…

Un danger à plus d’un titre

L’étude, publiée par Pediatrics, stipule que 230 676 enfants en dessous de 15 mois ont été reçus aux urgences pour des blessures dues au trotteur entre 1990 et 2014 aux USA. La même source met en lumière une vérité déconcertante : 59 % des familles qui accompagnaient ces bébés à l’hôpital étaient conscientes du danger avant l’accident et 32 % d’entre elles ne se séparent pas du jouet en rentrant chez elles.

Gray Smith, expert en épidémiologie des blessures liées aux produits de consommation au Nationwide Children’s Hospital se réjouit de voir baisser le nombre de blessures causées par les marchettes ces 25 dernières années. « Cependant, il est important que les familles comprennent que ces produits causent encore de sérieuses blessures aux jeunes enfants et ne devraient pas être utilisés », prévient-il.

Le chercheur explique que ce produit donne à l’enfant une rapide mobilité pour laquelle il n’est pas prêt. Environ 1,2 mètre par seconde de plus et une hauteur supplémentaire lui permettent l’accès aux objets tranchants, aux escaliers et appareils électriques. D’après les sondages, plus de 90 % de ces blessures concerneraient la tête et le cou et provoqueraient des commotions cérébrales.

Guillaume-d2, Pixabay

Au-delà d’un danger physique, les trotteurs gênent le développement psychomoteur de l’enfant, assurent les chercheurs. Maintenu en posture droite, l’enfant ne teste pas son équilibre et prend plus de temps à prendre conscience de son schéma corporel, car il ne voit pas ses jambes.

De bonnes résolutions

La plupart des accidents occasionnés par les trotteurs seraient des chutes dans les escaliers. Dans ce sens, une norme facultative a été instaurée en 1997 et proposait des trotteurs plus larges que les portes et un mécanisme d’arrêt quand une roue rencontre un vide. Résultat, les blessures causées par les escaliers ont chuté de 91 %.

En 2010, une norme sécuritaire obligatoire impose aux fabricants, à l’échelle internationale un test de freinage et de stationnement : on enregistre alors 2 001 blessures causées par les trotteurs en 2014 contre 20 650 en 1990.

Ces changements dans la fabrication du jouet ne sont pas le seul facteur de ce rabais. L’éducation parentale est aussi efficace pour bannir les trotteurs des foyers, notamment en préférant les activités plus calmes et plus adaptées à l’âge de l’enfant.

Les accidents dus aux trotteurs continuent de menacer la vie des plus petits. Tout comme Gray Smith et son équipe, on se demanderait s’il y aura, un jour, une prise de conscience contre ce jouet qui a démontré sa dangerosité.


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