Avez-vous déjà entendu parler du mythe de Midas dans la mythologie grecque ? Il va être donné à ce roi la faculté de transformer tout ce qu’il touche en or.
Mais son désir ardent d’argent va le pousser à la mort, puisqu’il ne pourra plus rien toucher sans que cela se transforme en or.
Un mythe qui trouve un certain écho aujourd’hui, puisque des chercheurs ont découvert une bactérie capable de produire de l’or avec des métaux qui sont toxiques pour les humains.
Le processus de transformation
La bactérie en question se présente sous le nom de Cupravidius metalliduranss. Sa caractéristique première est qu’elle est capable de survivre à des doses énormes de métaux toxiques. En effet, cette bactérie vit et se développe dans des environnements remplis de ces métaux, qui sont généralement toxiques pour les organismes biologiques.
La raison pour laquelle ces bactéries peuvent survivre dans de tels environnements est expliquée par le professeur Dietrich Nies de la façon suivante : Les bactéries sont entourées de deux membranes, avec un espace appelé le périplasme entre les deux.
Ces bactéries ont besoin de traces de cuivre pour conduire leurs processus métaboliques, mais le cuivre est toxique à fortes doses ; ainsi, les bactéries ont une enzyme spéciale appelée CupA qui pompe l’excès de cuivre de l’intérieur de la cellule vers le périplasme, où il ne peut pas faire de mal.
Seulement, les ions or peuvent potentiellement rentrer dans la bactérie et détruire l’enzyme CupA, qui sert à pomper l’excès de cuivre. Heureusement pour la bactérie, une autre enzyme, appelé CopA (attention à la ressemblance dans le nom), qui « vole » les électrons des ions cuivre et or, les transformant en métaux stables qui ne peuvent pas facilement traverser la membrane interne de la cellule.
Des excréments d’or
C’est grâce au processus décrit ci-dessus que de minuscules pépites d’or vont se développer à la surface de la bactérie. Bien entendu, ces « pépites » ne sont pas visibles à l’œil nu, mais une fois agrégé entre elles, elles peuvent former de petits morceaux d’or. Ainsi, la bactérie va s’enrober d’or, jusqu’à avoir une couche relativement importante d’or tout autour d’elle.
Le fait de comprendre comment la bactérie C. metallidurans peut produire des pépites d’or permet aux scientifiques de faire un pas énorme vers le déblocage du cycle biogéochimique de l’or.
En effet, dans ce cas particulier, l’observation de minuscules bactéries va permettre aux humains de développer de meilleures techniques dans la production d’or.
À l’avenir, ces idées pourraient être utilisées pour affiner le métal précieux des minerais qui contiennent seulement de petites quantités de métal – chose actuellement très délicate, couteuse, et polluante.
En effet, certains utilisent actuellement du mercure pour trouver des minuscules pépites d’or dans les rivières et les faire s’agréger entre elles.