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Partant du principe que l’Union européenne est l’association politique ; mais surtout économique de nombreux États à travers l’Europe pour faciliter les échanges, force est de constater qu’il demeure encore quelques détails, parfois considérés comme futiles, qui freinent cette cohésion.

C’est le constat qui a été fait en 2014 en matière de carburants : alors que les citoyens peuvent voyager librement à travers toute l’Union européenne, la langue ne devrait pas être un obstacle pour se repérer… mais surtout pour faire le plein d’essence.

Retour sur une décision qui entre en vigueur incessamment sous peu, et qui n’est pas forcément au goût de tout le monde…

Une décision mûrement réfléchie

« Bleifrei », « безоловни », « kurşunsuz » ou encore « sin plomo » : difficile de deviner que tous ces mots veulent dire « sans plomb » quand on ne parle pas la langue n’est-ce pas ?

Et pourtant, chaque fois qu’un citoyen européen se rend dans une station essence d’un autre pays de l’UE, il est confronté à ce problème qui pourrait être vite éradiqué avec un peu d’imagination.

C’est pourquoi, dès le 12 octobre, les différents noms des carburants seront remplacés par des petits sigles au sein de tous les pays de l’Union européenne, mais aussi de 7 pays voisins : en tout et pour tout, 35 pays ont accepté cette modification visant à faciliter les séjours des citoyens.

Ainsi, la Commission européenne a décidé que l’essence sera reconnaissable par un cercle, et la lettre E à l’intérieur de celui-ci fera référence à sa teneur en biocarburants : E5 pour le sans-plomb 95 et 98, E10 pour le sans-plomb 95-E10 et E85 pour le superéthanol.

Le diésel quant à lui sera notifié par un carré et sa teneur en biocarburants par la lettre B : B7 pour le gazole qui contient 7 % de biocarburant, B10 s’il en contient 10 %.

Cependant, pour le diésel synthétique, ce ne sera pas la lettre B, mais XLT que l’on pourra lire à l’intérieur du carré.

Enfin, le losange désignera les carburants gazeux : H2 pour l’hydrogène, CNG pour le gaz naturel comprimé, LPG pour le gaz de pétrole liquéfié et les lettres LNG pour reconnaître le gaz naturel liquéfié.

Une modification qui en laisse certains perplexes

Évidemment, un tel changement peut vite prêter à confusion, surtout les premiers temps.

C’est donc sans surprise que de nombreux citoyens européens n’adhèrent pas forcément à cette démarche imposée par la Commission Européenne : « Ça sert à quoi ? », « Je n’avais pas du tout vu les nouveaux noms », « Jusqu’à présent, on n’est au courant de rien », « On n’a même pas reçu de courrier pour nous avertir de ce changement de noms » s’insurgent certains clients et employés de stations-service.

En effet, le choix de l’uniformisation des étiquettes semble être passé totalement inaperçu, si bien que quelques stations essence, à quelques jours de l’entrée en vigueur de cette décision, ne sont pas encore prêtes pour le 12 octobre.

Bien que la Commission européenne comprenne tout à fait qu’une période de transition est nécessaire pour s’habituer à ces nouveaux sigles, et permet donc aux stations de garder les noms des carburants affichés aux pompes, le doute persiste.

D’ailleurs, en Belgique, la compagnie d’assurance VAB va jusqu’à imaginer les pires scénarios qui sont sûrement amenés à se produire au début : « Si un réservoir de diésel reçoit de l’essence, le moteur de la voiture peut être très endommagé » s’exclame le porte-parole de VAB Maarten Matienko.

Néerlandais d’origine, il rappelle que dans sa langue natale, le mot essence (qui se dit « benzine ») commence par un B, qui est également la lettre utilisée pour le diésel avec cette nouvelle réforme.


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