Les séjours dans les établissements de santé nous exposent à beaucoup de risques d’infections nosocomiales, soit du fait d’une hospitalisation d’une durée de 48 heures ou davantage ou suite à une intervention chirurgicale… Cela dit, il semble que ces facteurs soient essentiellement aggravés par le non-respect des normes fondamentales d’hygiène en termes de propreté et de stérilisation.

Une récente étude menée en Angleterre vient de rajouter un élément à la liste de facteurs porteurs de risques d’infection dans les milieux hospitaliers. Cette étude indique que de nombreuses mouches et insectes volants, présents dans les hôpitaux, sont porteurs de bactéries susceptibles d’affecter la santé des patients, et plus de la moitié de ces bestioles transportent des bactéries qui résistent aux antibiotiques outre le caractère nuisible et les désagréments occasionnés.

Les chercheurs britanniques ont utilisé des pièges à mouches à rayons ultraviolets, des dispositifs anti-mouches électroniques et des pièges collants pour collecter près de 20 000 mouches, pucerons, fourmis, guêpes, abeilles et papillons de nuit dans sept hôpitaux anglais pendant 18 mois. Ils ont également découvert que près de 9 insectes sur 10 portaient des bactéries potentiellement dangereuses sur ou dans leurs corps.

Parmi les souches bactériennes identifiées et collectées entre mars 2010 et août 2011, ayant fait l’objet d’une vaste analyse microbiologique, il y avait les « superbactéries », c’est-à-dire qu’elles sont tellement puissantes qu’elles résistent à au moins une classe d’antibiotiques. En plus, elles représentent 53 % des bactéries identifiées, et près de 20 % de celles résistantes à plusieurs classes d’antibiotiques, avec le constat que la pénicilline était l’antibiotique le moins efficace contre la bactérie trouvée.

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« Ce qui est assez intéressant cependant, est la forte proportion de bactéries résistantes aux médicaments que l’on trouve dans ces échantillons. Cela nous rappelle de manière frappante à quel point notre utilisation excessive d’antibiotiques dans les établissements de santé rend les infections plus difficiles à traiter. » a estimé Federica Boiocchi, auteure principale et doctorante à l’Université Aston à Birmingham, dans un communiqué de presse.

En outre, les analyses effectuées ont pu permettre la catégorisation par familles de bactéries suivant leur ordre d’importance. On retrouve au premier plan les Enterobacteriaceae, la famille la plus commune, comprenant l’Escherichia coli et la Salmonelle à raison de 41 %. La famille des Bacillus vient au second plan avec un taux de 24 % ; elle est très courante et comprend les bactéries associées à certaines intoxications alimentaires. Puis vient en dernier lieu la famille des Staphylocoques, à raison de 19 %.

Les chercheurs soulignent que les sources agissant en agents de transmission de ces bactéries sont communes aux structures sanitaires, soit les lieux de préparation et de stockage de nourriture pour les patients, les visiteurs et le personnel, ainsi que les chambres des patients, les maternités et les unités néonatales. Aussi, « il y a lieu de maintenir ces endroits protégés de tout assaillement d’insectes. »

Bien que les données recueillies semblent alarmantes, les insectes volants ne constituent pas un risque majeur d’infections, mais interpellent beaucoup plus les responsables en vue de renforcer, dans les hôpitaux notamment, les mesures de lutte antiparasitaire tendant davantage vers la prévention que le traitement des infections nosocomiales, par la mise en place de moyens inoffensifs de lutte, en réduisant au maximum le recours aux biocides en particulier dans les espaces fermés.


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