Que ce soit pour intéresser les élèves que nous avons été, ou parce que nos professeurs eux-mêmes en étaient intimement persuadés, certains faits que nous avons appris à l’école et que nous considérons encore aujourd’hui comme étant pour la plupart des vérités indéniables s’avèrent être, en fait, de simples idées reçues.

De l’enfance d’Albert Einstein à notre anatomie en passant par notre système solaire, les amalgames ont la vie dure et nous rappellent combien il est important de se documenter, de chercher par soi-même et se défaire de ces quelques principes profondément ancrés en nous selon lesquels la curiosité serait un vilain défaut…

6. « Albert Einstein n’était pas bon élève, plus particulièrement en mathématiques »

Public Domain, Max Pixel

Albert Einstein est souvent décrit aux enfants comme un élève plutôt moyen, voire mauvais : d’après ce qui se raconte encore aujourd’hui, il n’était pas bon en mathématiques.

Cependant, il est fort probable que cette légende ne soit que l’invention de parents essayant désespérément de motiver leurs enfants à étudier davantage, car en réalité, Albert Einstein était tout simplement un génie, et ce, depuis sa plus tendre enfance.

Concernant la rumeur de ses mauvaises notes en mathématiques, il n’en est rien : il est vrai qu’Einstein a effectivement raté l’examen d’entrée à l’École Polytechnique de Zurich en Suisse, mais il faut savoir qu’il s’est présenté au concours à seulement 16 ans et que bien au contraire, il a réussi l’épreuve de mathématiques avec brio.

Si sa candidature a été rejetée, c’est tout simplement parce qu’il ne maîtrisait pas assez bien le français, l’une des langues officielles en Suisse et celle de l’examen en question.

De même, il maîtrisait en tous points des domaines tels que la physique si bien qu’à à peine 11 ans, il avait déjà le niveau pour entrer à l’Université.

5. « Les êtres humains n’utilisent que 10 % des capacités de leur cerveau »

Klimkin, Pixabay

Nous avons tous entendu à un moment ou à un autre que l’être humain n’utilise que 10 % de ses capacités cérébrales.

Or, cette croyance n’a absolument aucune preuve scientifique : s’il est vrai que nous n’utilisons pas tous nos neurones en même temps, cela ne veut en aucun dire que la majeure partie de notre cerveau (90 % selon la légende), reste totalement inactive.

À ce propos, le neurologue américain Barry Gordon de l’École de Médecine John Hopkins est on ne peut plus clair à ce sujet : « Il s’avère que nous utilisons pratiquement toutes les parties de notre cerveau, et que [presque tout] le cerveau est actif tout le temps. »

Évidemment, comme pour tout organe, il existe des moments où il est utilisé moins que d’autres, notamment durant les siestes ou simplement lorsque nous nous reposons durant la journée, mais cette légende populaire est d’autant plus fausse lorsque l’on sait que même des gestes naturels, inconscients et perpétuels comme la respiration ou le rythme cardiaque sont commandés par le cerveau.

De même, des habitudes quotidiennes qui nous paraissent peu laborieuses, machinales, et qui semblent ne pas trop nécessiter d’énergie ou d’efforts de réflexion (se lever de sa chaise, monter des escaliers, lire un SMS, manger…) demandent en réalité un réel effort de la part de notre cerveau qui active instantanément plusieurs zones du cerveau à la fois : fonctions motrices, cervelet, coordinations des mouvements, système sensoriel…

4. « Les chameaux stockent leurs réserves d’eau dans leur bosse »

TouristyTraveller, Pxhere

La majorité des gens pensent que les chameaux utilisent leur bosse pour y stocker de l’eau, à tort : leur bosse leur sert effectivement de réserve, non pas d’eau, mais de graisse.

Cet amalgame est surement dû au fait que les chameaux peuvent survivre de longues périodes sans manger ni boire une seule goutte d’eau, mais ceci n’implique pas forcément qu’ils ont une réserve en eau quelque part.

Pour combler le manque de nourriture et donc en énergie, un chameau puise dans sa réserve de graisse (sa bosse) qui lui permet alors de tenir près de 3 semaines sans s’alimenter.

Quant à l’eau, il faut savoir que les cellules présentes dans le corps du chameau ont la capacité naturelle de stocker une quantité importante d’eau, ce qui lui permet de survivre sans boire pendant plus d’une semaine.

3. « Les caméléons changent de couleur pour se fondre dans le décor et se protéger »

Public Domain, Pxhere

S’il existe bel et bien des animaux qui changent de couleur pour se protéger de leurs prédateurs comme les seiches ou la pieuvre mimétique, les caméléons en revanche n’en font pas partie.

Capables de passer du vert au bleu en passant par le violet et le jaune en une fraction de seconde, les caméléons ne cherchent pas à se fondre impérativement dans le décor, mais seulement à réguler leur température corporelle et communiquer : lorsqu’ils ressentent le froid, ils arborent automatiquement des couleurs opaques pour pouvoir absorber la chaleur, et à l’inverse, une peau de couleur plus claire leur permet de la refléter et l’éloigner.

Aussi, leur humeur et intention sont communiquées aux autres caméléons à travers la couleur qu’ils adoptent : un mâle tentant de conquérir une femelle n’aura pas la même couleur que s’il se prépare à se battre par exemple, tout comme les femelles changent de couleur pour prévenir les mâles qu’elles sont en période de reproduction et prêtes à être fécondées.

2. « Il existe différentes parties sur la langue pour pouvoir percevoir les gouts des aliments »

1045373, Pixabay

D’après la « carte de la langue » (également appelée « carte des gouts »), nous ne pouvons ressentir les gouts des aliments que si on les goute avec une certaine partie de la langue : le bout de la langue perçoit ce qui est sucré, les côtés supérieurs le sel, les côtés inférieurs l’acidité et enfin le fond de la langue serait utile pour ressentir l’amertume.

Seulement, d’un point de vue scientifique, il ne s’agit que d’une fausse idée : la réalité veut qu’il n’existe sur la langue aucune partie spécifique et dédiée à un gout précis.

Les papilles gustatives sont présentes partout sur la langue et reconnaissent toutes les mêmes gouts.

Mais si ce mythe existe, c’est parce que dans le cadre de son étude de 1901, le scientifique allemand David Hanig a dessiné une carte pour accompagner son article qui montrait la différence minime de perception du gout selon certaines zones : en aucun cas Hanig a affirmé que telle ou telle zone de la langue ne pouvait ressentir l’amertume, l’acidité ou le gout sucré et salé.

1. « Pluton n’est pas une planète »

Paille, Flickr

La croyance populaire dit que Pluton, découverte en 1930, n’est plus une planète depuis 2005.

Mais cette affirmation n’est que partiellement vraie : ce n’est pas Pluton qui n’est plus une planète, mais simplement la définition même du mot « planète » qui a changé en 2005.

Ainsi, après la découverte de la planète Éris en 2005 qui se veut beaucoup plus grosse que Pluton, l’Union Astronomique Internationale a hésité entre faire de cette nouvelle planète la dixième planète de notre système solaire ou redéfinir le mot planète.

Après mure réflexion (qui divise encore aujourd’hui la communauté scientifique), l’Union Astronomique Internationale a décidé que pour avoir le statut de planète, il faut désormais que l’astre en question doive être seul sur son orbite : si c’est bien le cas des huit autres planètes connues de notre système solaire, Pluton quant à elle déroge malheureusement à cette nouvelle règle et a été « rétrogradée » au rang de planète naine, tout comme Éris.

En d’autres termes, elle reste une planète, mais n’est plus considérée comme aussi massive que les autres.


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