Being John Malkovich. Gramercy Pictures‎.

Tandis que la médecine ne cesse d’évoluer, venant à bout d’affections physiques, les maladies mentales quant à elles n’ont cessé d’augmenter ces dernières décennies : d’après les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, environ une personne sur quatre serait aujourd’hui atteinte d’un ou plusieurs troubles psychologiques.

Si certains sont relativement connus, comme la dépression, la schizophrénie, la démence ou encore l’anorexie, d’autres, plus rares, se veulent pratiquement inconnus du grand public…

5. La parurésie

Spencer Means, Flickr

Bien que cette pathologie soit très peu connue, elle touche pourtant environ 7 % de la population.

Décrite pour la toute première fois il y a maintenant plus de 65 ans par les Professeurs Williams et Degenhart, elle est également appelée « syndrome de la vessie timide » ou « urinophobie ».

Définie comme faisant partie des troubles anxieux ou de la phobie sociale, la parurésie empêche celui ou celle qui en est atteint. e d’uriner lorsque d’autres personnes se trouvent à proximité.

Présente davantage chez les hommes que chez les femmes, la parurésie, qui se déclenche généralement à l’adolescence, ne se déclare pas uniquement dans les lieux publics : tandis que les souffrant.e.s ne ressentent absolument aucune gêne physique ou psychologique quand ils se trouvent chez eux, faire ses besoins en sachant qu’un inconnu est susceptible de les entendre relève de l’ordre de l’impossible.

De ce fait, leur état de stress est tellement important quand ils sont dans des toilettes publiques que la montée d’adrénaline qui s’ensuit provoque littéralement une contraction du sphincter ainsi que du col de la vessie, ce qui empêche inévitablement la miction.

Si ce syndrome peut paraître bénin de prime abord, il faut savoir que sur le long terme, se retenir de faire pipi peut entraîner diverses infections urinaires telles que des cystites ou l’hématurie.

Fort heureusement, les thérapies cognitivocomportementales viennent à bout de la parurésie : en exposant progressivement les patients à leur phobie d’uriner à l’extérieur, le psychologue va permettre aux malades de dédramatiser la situation et de retrouver confiance en eux, jusqu’à ce que le syndrome disparaisse.

4. Le syndrome du sourire de façade

KIYOUNG KIM, Wikipedia Commons

Si la dépression est souvent imaginée comme étant une tristesse profonde qui se lit instinctivement sur le visage de ceux qui en souffrent, la réalité se veut bien plus complexe que cela, et le syndrome du sourire de façade en est la preuve : touchant principalement les employé.e.s de l’industrie japonaise et coréenne, ce trouble se développe généralement suite à une expérience professionnelle.

Obligés par leurs patrons de sourire tout au long de la journée, notamment pour donner aux clients une bonne image de l’entreprise, certains employés développent une forme de dépression masquée au fil du temps : tandis qu’ils feignent le bonheur et la joie sur leur lieu de travail, leurs véritables émotions se taisent petit à petit, jusqu’à ce que ce refoulement envahisse leur sphère privée et se traduise inéluctablement par une dépression.

Mis en exergue par la Professeure japonaise Makoto Natsume de l’Université d’Osaka, elle a découvert le syndrome du sourire de façade après avoir suivi médicalement certains étudiants qui ne se rendaient même pas compte qu’ils souriaient lorsqu’elle leur racontait des évènements dramatiques.

Touchant particulièrement la gent féminine, qui se doit d’être irréprochable et toujours chaleureuse dans un monde du travail où la concurrence est rude et où les licenciements sont fréquents, ce trouble psychologique entraîne de surcroît de nombreux effets physiques comme des maux de tête, ou des douleurs aux muscles du visage.

3. Le syndrome de Truman

Jennifer, Wikipedia Commons

Non, ce trouble ne fait pas référence au feu président américain, mais bel et bien au film hollywoodien de la fin des années 90 que l’on ne présente plus aujourd’hui : « The Truman Show », où le personnage principal, interprété par Jim Carrey, découvre à l’aube de son trentième anniversaire qu’il n’est autre que la star d’une émission de téléréalité à succès et qu’il est en fait secrètement filmé depuis le jour de sa naissance.

Associé à la schizophrénie, à la démence ou aux délires paranoïaques, le syndrome de Truman serait apparu aux alentours de 2003, soit 5 ans après la sortie du film en question : intimement persuadées d’être suivis en direct par des milliers, voire des millions de téléspectateurs, les personnes qui en souffrent se retrouvent incapables de vivre leur vie normalement, se sentant épiés à longueur de temps.

« La question est de savoir si c’est une nouvelle forme d’hallucination paranoïaque ou simplement l’expression parfaite de notre culture dans laquelle la célébrité a tant d’importance. » se demandent les Professeurs de psychiatrie Joel et Ian Gold, les deux médecins et frères qui ont décelé la maladie.

De plus en plus répandue, cette affection psychologique modifie complètement la perception de la réalité, si bien qu’un homme était convaincu qu’on lui avait implanté des mini caméras dans les yeux.

Plus surprenant encore, il croyait même que les attentats du 11 septembre 2001 faisaient partie du scénario, faisant le voyage jusqu’à New-York pour voir si les tours s’étaient réellement effondrées…

2. Le délire d’illusion des sosies de Capgras

Yeimim Pixqbqy

En 1923, une femme âgée d’une cinquantaine d’années s’est rendue chez le psychiatre Joseph Capgras pour une raison qu’il n’avait encore jamais eu l’occasion d’étudier auparavant : selon elle, absolument tout son entourage aurait mystérieusement été remplacé par des sosies.

Certaine que son mari a été assassiné pour être substitué par au moins 80 clones différents, elle a alors demandé le divorce.

Aussi étrange soit ce cas, il est cependant loin d’être isolé et ne concerne pas uniquement la famille ou les amis de ceux qui sont atteints du délire d’illusion des sosies de Capgras : leurs animaux domestiques, collègues, connaissances lointaines, voire des objets du quotidien sont également remis en cause par les malades.

Plus courant chez les femmes que chez les hommes ou les enfants, il se déclare seulement lorsqu’il y a contact visuel : pour ainsi dire, une personne atteinte du délire d’illusion ne doutera pas d’un proche s’ils se parlent au téléphone ou par écrit.

1. Le syndrome de Jérusalem

Myriams-Fotos, Pixabay

Contrairement aux autres affections psychologiques, le syndrome de Jérusalem est purement d’ordre religieux : ici, le délire consiste à croire, après un pèlerinage dans la ville sainte de Jérusalem, d’être la réincarnation d’un personnage biblique tel que Jésus-Christ ou la Vierge Marie.

Les statistiques montrent que plus de 1 200 personnes ont été touchées entre 1980 et 1993.

Bien que les chiffres ne cessent de baisser au fil des ans, des dizaines de nouveaux cas sont encore diagnostiqués chaque année.

Parmi les symptômes les plus courants on retrouve de l’anxiété, une obsession pour la religion, un besoin incontrôlable de faire des ablutions ainsi qu’un discours incohérent, tourné principalement vers la foi.

Si la plupart sont rapidement pris en charge par les médecins et sont soignés définitivement, d’autres en revanche n’ont pas cette chance : en janvier 2018, Olivier McAfee, un anglais de 29 ans qui a décidé de visiter les lieux saints pour trouver la voie de Dieu, a disparu dans le désert du Néguev, en Israël.

Selon les autorités qui ont retrouvé de nombreux effets personnels du jeune homme, il aurait réécrit intégralement les passages de la Bible qui parlent du voyage de Jésus dans le désert, avant de s’y perdre. Visiblement atteint du syndrome, il n’a malheureusement toujours pas donné signe de vie.


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