University of Saskatchewan.

Entre la Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide, le climat de tension qui a régné entre les États-Unis et la Russie (ex-URSS) a toujours été palpable, au moins jusque dans la fin des années 1990.

Le pouvoir et la haine ne faisant pas bon ménage (surtout lorsque l’on parle de deux grandes puissances militaires et nucléaires), les situations qui peuvent paraître anodines, voire drôles, de prime abord auraient réellement pu anéantir le monde : si une panne informatique ou électrique n’a rien d’effrayant aujourd’hui, il faut savoir qu’elles n’étaient pas si banales que cela il y a 50 ans…

5. La puce informatique du 3 juin 1980

Pacific Northwest National Laboratory – PNNL. Flickr.

C’est aux alentours de 2 heures du matin, le 3 juin 1980 que les ordinateurs du NORAD (le commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord) ont détecté la présence de pas moins de 220 missiles russes qui se dirigeaient droit vers le pays, indiquant donc le début d’une guerre sans précédent.

Malgré la panique générale grandissante, le plan défensif américain s’est mis en place en l’espace d’à peine quelques minutes, prévoyant alors de nombreux bombardiers et missiles prêts à riposter.

Fort heureusement, le personnel du NORAD qui n’a pas tardé à reprendre ses esprits a vite conclu qu’il s’agissait sûrement d’une fausse alerte, et pour cause : les informaticiens ont détecté une anomalie dans l’une des puces du système informatique bon marché du NORAD qui remplaçait de manière totalement aléatoire les 0 par des 2.

En d’autres termes, l’humanité a échappé à une guerre nucléaire qui a failli éclater simplement à cause d’une puce informatique d’une valeur de 46 cents.

4. La défaillance électrique du 24 novembre 1961

Sgt. 1st Class David Dodds, North Dakota Army National Guard, National Guard

Durant la guerre froide, les États-Unis ont créé un réseau de communication capable de prévenir une quelconque attaque de la part de l’ex-URSS.

Ce réseau reliait ainsi le NORAD, l’Armée de l’air et le quartier Général de la SAC (la « Strategic Air Command » qui n’est autre que la direction de toutes les unités d’armes nucléaires américaines)

Seulement, le 24 novembre 1961, le quartier Général de la SAC a subitement disparu du réseau, rendant ainsi la communication totalement impossible entre ce dernier et les deux autres organisations (NORAD et Armée de l’air).

Imaginant d’emblée une attaque de la part de l’Union soviétique, toutes les unités de la SAC ont été mobilisées, prêtes à contrattaquer.

Ce ne sera qu’après le décollage d’un des avions qui passait juste au-dessus du fameux quartier Général de la SAC qu’ils ont conclu qu’aucune attaque n’avait eu lieu à cet endroit.

En réalité, le réseau de communication avait simplement été coupé à cause de la surchauffe de l’un des moteurs de la station-relai du Colorado…

3. L’alerte générale du 20 février 1971

AF.mil

Tandis que l’employé du NORAD Wayland S. Eberhardt était chargé d’effectuer des tests chaque semaine, une simple petite erreur de manipulation lui a coûté un affolement mondial : pendant 15 ans, cet opérateur de téléscripteur devait, tous les samedis, envoyer un telescript préenregistré à toutes les radios américaines pour s’assurer que la communication d’urgence entre le NORAD et celles-ci fonctionnait bien.

Si jusqu’ici la tâche ne paraît pas très compliquée, elle le devient à la moindre faute d’inattention : durant la matinée du 20 février 1971, Wayland Eberhardt a malencontreusement envoyé la mauvaise cassette et les radios de tout le pays ont reçu un telescript qui annonçait on ne peut plus clairement qu’un évènement extrêmement grave (guerre mondiale, guerre nucléaire, voire fin du monde pour certains…) allait arriver.

Ainsi, les radios se sont empressées de diffuser le message d’alerte du NORAD sur lequel on pouvait lire : « Alerte ! Ceci est une notification d’action d’urgence dirigée par le Président. La radiodiffusion normale cessera immédiatement. Toutes les stations doivent diffuser le message précédé du signal d’alerte, selon les règles de la FCC […] »

Durant 40 minutes, les États-Unis ont vécu dans l’angoisse et la peur la plus totale, jusqu’à ce que le NORAD se rende compte de l’erreur de Wayland Eberhardt.

2. La fausse attaque soviétique du 9 novembre 1979

Wikimedia Commons.

Le 9 novembre 1979, alors qu’un officier de l’armée de l’air a lancé un programme informatique de simulation d’entraînement militaire, il ne savait pas que son ordinateur était directement relié à la salle de contrôle du NORAD.

Tandis que l’officier était paisiblement assis sur sa chaise de bureau à regarder ce qu’il se passerait si l’URSS lançait en même temps 2200 missiles sur les États-Unis, le NORAD a reçu l’alerte rouge, pensant que le scénario était vrai et que tous ces missiles allaient exploser d’une minute à l’autre sur le pays.

Devant l’ampleur de la (fausse) attaque, le NORAD a immédiatement déployé ses avions de chasse, ses bombardiers et ses missiles pour contrattaquer dans les plus brefs délais, avant que le pays ne se retrouve à feu et à sang.

Ce n’est qu’en appelant les différentes stations de radars, avant le grand départ qui aurait sûrement été le début d’une guerre sans fin, que le NORAD s’est aperçu qu’en réalité, aucun missile soviétique n’avait été lancé…

1. La troisième guerre mondiale du 25 janvier 1995

University of Saskatchewan.

Le 25 janvier 1995, 5 ans à peine après la fin de la guerre froide, le Président russe Boris Yeltsin a bien failli déclencher la troisième guerre mondiale lorsque ses radars militaires ont détecté un mystérieux missile de type Black Brant qui semblait se diriger vers la Russie.

Pensant à une attaque américaine, le Président Yeltsin était dans l’obligation de prendre une décision dans les plus brefs délais : ne disposant que de quelques minutes pour pouvoir riposter, il était à deux doigts de contrattaquer lorsque les observateurs des radars ont vite compris que le missile allait forcément atterrir dans la mer et non pas sur le pays.

En fait, il ne s’agissait que d’une fusée norvégienne tout à fait inoffensive qui a été lancée pour étudier les aurores boréales dans l’archipel du Svalbard.

Mais le plus étonnant est que la Russie (ainsi que 34 autres pays) avait officiellement été informée par les autorités norvégiennes que le lancement allait avoir lieu ce jour-là…

 


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