Si la séduction fait partie des comportements humains les plus basiques, les oiseaux aussi ont développé toutes sortes de rituels qui s’apparentent grandement à des techniques de charme.

Tout comme nous, ils se démènent pour susciter l’intérêt de leur future partenaire, espérant que celle-ci les remarque et leur accorde un rendez-vous galant.

Cependant, tandis que nos codes sont pratiquement tous les mêmes aux quatre coins de la planète, ceux des oiseaux dépendent beaucoup de l’espèce à laquelle ils appartiennent.

Tantôt mignonnes, tantôt étranges, découvrez les 5 techniques de drague les plus inhabituelles qui existent chez nos amis les vertébrés volants…

6. Les manakins à cuisses jaunes

 

Il est difficile d’associer oiseaux et humains, et pourtant ces passereaux à tête rouge et pattes jaunes, issus de la famille des pipridés, nous rappellent à un point inimaginable le très célèbre roi de la musique pop, Michael Jackson.

Pour impressionner les femelles, et sans doute pour les conquérir, le manakin à cuisses jaunes se met à danser « à reculons » sur une branche qu’il utilise comme piste, nous rappelant ainsi le fameux « moonwalk », un mouvement de danse popularisé par le défunt chanteur dans ses chorégraphies.

Ce n’est pas tout, les bruits que cette créature étonnante émet en claquant du bec et en tapant des ailes sont tout aussi importants. En plus de faire appel à sa moitié à travers ces derniers, elle met en garde ses concurrents, les mâles, annonçant que celle-ci est à lui et à lui seul…
Il ne faut pas confondre le manakin à cuisses jaunes avec le manakin à tête rouge, bien qu’il soit appelé « Red-capped Manakin » en anglais.

5. Les Flamants roses

 

Facilement reconnaissables à la couleur de leur plumage rosâtre, leur cou courbé et leurs pattes fines et élancées, les Flamands roses sont des oiseaux de nature extrêmement sociable, si bien qu’ils vivent en colonies qui comptent entre une centaine et plusieurs milliers de spécimens.

C’est donc en grands romantiques que lors de la période de reproduction, les mâles mettent tout en œuvre pour attirer leur prétendante.

Il faut savoir que chez les Flamants roses, plus le manteau est rose, plus l’individu est considéré comme attrayant.

De ce fait, lorsque vient le moment de draguer les femelles, ils passent le plus clair de leur temps à se « maquiller ».

Pour cela, ils prélèvent une huile qui est sécrétée par une glande qui se trouve tout près de leur queue et la tamponnent littéralement sur toutes leurs plumes pour les hydrater et leur donner un aspect brillant.

Aussi, chaque année au mois d’avril, les oiseaux mettent en place des chorégraphies (plus connues sous le nom de « parades nuptiales » qu’ils effectuent par petits groupes.

Mais contrairement aux séances de maquillage, celles-ci sont réalisées par les deux sexes et comportent une panoplie de pas de danse mettant en mouvement les ailes, la tête, en plus des pattes…

Enfin, lorsque deux Flamants roses se plaisent, ils s’éloignent discrètement de leur groupe pour aller se reproduire, et se mettent tous les deux à la construction du nid de leur poussin qui viendra au monde un mois plus tard.

4. Les ménures superbes

 

Type d’oiseau-lyre originaire d’Australie du Sud-Est, et plus particulièrement du Queensland et de Victoria, les ménures superbes ne manquent clairement pas d’imagination pour charmer leurs dames.

Ainsi, quand l’une d’entre elles approche, le mâle déploie ses grandes plumes arrière au-dessus de sa tête tout en chantant et en exécutant une chorégraphie digne des plus grands ballets.

Capable de chanter 4 genres différents, il associe chaque chant lyrique à une danse bien spécifique.

La femelle, quant à elle, se contente de rendre visite à chacun des oiseaux mâles de son espèce et choisit celui qui a la plus belle voix et les plus beaux pas de danse.

Mais aussi surprenant cela puisse paraître, les ménures superbes, généralement solitaires et très peu sociables, sont loin de se sentir à l’aise avec cette évaluation féminine et vivent cette situation avec énormément de stress, à tel point qu’il leur arrive fréquemment de se tromper dans leurs mouvements, et ce, malgré les années d’entraînement qu’ils ont derrière eux.

3. Les jardiniers satinés

 

À l’inverse de leurs compères qui possèdent tous des prédispositions naturelles pour courtiser leurs femelles, les jardiniers satinés sont frêles et fragiles.

En revanche, ces petits oiseaux originaires d’Australie ont plus d’un tour dans leur sac, notamment une intelligence hors-norme qu’ils utilisent de manière absolument ingénieuse pour séduire l’élue de leur cœur.

À l’aide de petites brindilles et des pousses d’herbe desséchées, les mâles construisent une tonnelle, un genre de sanctuaire où ils y déposent différents objets, tels des experts en décoration d’intérieur ou en architecture.,

Pendant plusieurs mois, les passereaux vont donc amasser divers cailloux, fleurs, coquillages, pièces de monnaie, boulons ou champignons de couleurs vives pour qu’une fois la période d’accouplement arrivée, les femelles tombent sous leur charme instantanément.

De toute évidence, cette technique fonctionne à merveille, surtout chez les mâles qui arrivent à collecter des objets teintés en bleu.

Rares et hautement appréciés de la gent féminine, les jardiniers satinés qui réussissent à rassembler des décorations bleues sont perçus chez les femelles comme des mâles forts, protecteurs, voire supérieurs aux autres.

En outre, au moment de la parade nuptiale, les jardiniers satinés vont se mettre à danser et offrir certains de leurs objets pour amadouer les passantes.

2. Les manakins à ailes blanches

 

Uniques en leur genre, les manakins à ailes blanches ont hérité d’un don un peu particulier qui semble, de surcroît, beaucoup plaire aux femelles.

Originaires d’Amérique du Sud, ils font partie de la seule espèce de manakins à pouvoir reproduire le son du violon.

Mais contrairement à ce que nous pouvons penser, le doux bruit qu’ils émettent ne provient pas de leurs cordes vocales.

En effet, ce dernier est intégralement produit par leurs ailes qu’ils sont capables d’agiter à une vitesse exceptionnelle de 100 battements par minute [par opposition, un colibri adulte ne dépasse jamais les 50 battements d’ailes à la minute, et les moineaux pas plus de 13].

Dotées de pointes spécialement prévues à cet effet, leurs plumes recréent les notes de musique des instruments à cordes frottées lorsqu’elles se touchent entre elles.

D’après la Professeure en Biologie évolutive Kimberley Bostwick de l’Université Cornell, ils ont la capacité de produire pas moins de 14 sons différents à chaque battement.

Et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’au moment de la période de reproduction, le manakin à ailes blanches va sautiller de branche en branche tout en battant vigoureusement des ailes qu’il élève au-dessus de son dos, espérant qu’une femelle l’entende et se joigne enfin à lui.

1. Les paradisiers républicains

 

Malgré ses 15 cm de hauteur et ses 70 grammes, rien n’arrête le paradisier républicain pour parvenir à ses fins et faire la cour aux femelles comme il se doit.

Aisément distinguable à son plumage multicolore sur fond noir et ses deux plumes arrière arrondies, il transforme son habitat en une véritable piste de danse pour qu’aucun obstacle ne puisse le gêner pendant sa parade nuptiale.

Vivant dans des forêts de basse altitude, il nettoie ainsi son terrain de fond en comble jusqu’à arracher tous les débris, herbes, fleurs ou plantes qui s’y trouvent.

Une fois que son sol est propre, il s’empresse de se poser sur une branche tout en haut d’un arbre et chante à tue-tête jusqu’à ce qu’une femelle l’entende et s’approche.

Quand il l’aperçoit enfin, ce dernier bombe fièrement le torse, laisse ses mille-et-une couleurs apparaître et s’empresse de rejoindre sa piste avant de danser en ouvrant grand son bec pour que sa prétendante puisse admirer l’intérieur brillant de sa gorge.


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